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Diméthoxyméthane

Fiche toxicologique n° 139

Sommaire de la fiche

Édition : 2013

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [10-13]

    Le diméthoxyméthane peut être absorbé par toutes les voies d’exposition. Une fois absorbé, il peut être hydrolysé en méthanol et formaldéhyde. La grande majorité du diméthoxyméthane est éliminée rapidement via l’air expiré.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [11, 14]

    Le diméthoxyméthane est faiblement toxique, quelle que soit la voie d’exposition. 4 fortes concentrations, il est dépresseur du système nerveux central et peut avoir un effet narcotique.

    Chez le rat, la DL50 par voie orale est de 6 423 mg/kg. Les plus faibles doses testées (860 à 3 443 mg/kg) sont à l'ori­gine d'atonie. Aux plus fortes doses, prostration, respira­tion lente et irrégulière sont rapportées, avant la mort de tous les animaux exposés à la plus forte dose (13775mg/kg) [11]. Chez le lapin, la DL50 par voie orale est égale à 5708 mg/kg [14].

    Par voie cutanée, la DL50 chez le lapin est supérieure à 5000 mg/kg. Pendant les 24 heures d'application du pan­sement semi-occlusif, un léger érythème et un écoulement nasal plus prononcé ont été observés ; l'arrêt de l'application entraîne la disparition des symptômes [11].

    Par inhalation, la CL50 est égale à 15 000 ppm/4 h chez le rat [14] et 18 354 ppm/7 h chez la souris [11].

    Chez le cobaye, à fortes concentrations (153 000 ppm), il provoque une anesthésie après 20 minutes d'exposition et la mort dans les 2 heures, précédée par une respiration lente et irrégulière. À cette concentration, une irritation des yeux et du tractus respiratoire (larmoiements, écoule­ments nasaux) est observée. À une concentration plus fai­ble (87 000 ppm, 2-3 heures), le cobaye présente une bronchopneumonie étendue et une dégénérescence graisseuse modérée à sévère du foie et des reins [14]. Chez la souris, les signes d'irritation respiratoire apparais­sent après 15 minutes d'exposition. Après 2 heures, les animaux présentent des difficultés à rester debout et une irritation des yeux ; après 3 heures d'exposition, les ani­maux sont anesthésiés, avec une respiration lente et irré­gulière. La mort survient avant la fin de l'exposition (7 heures), dans le cas contraire, 2 heures sont nécessai­res pour que les effets anesthésiques disparaissent tota­lement [11].

    Irritation, sensibilisation

    Le diméthoxyméthane est légèrement irritant pour le trac­tus respiratoire, le tractus gastro-intestinal, la peau et les yeux. Le diméthoxyméthane n’est pas sensibilisant par voie cutanée.

    À la suite de l'application de pansements semi-occlusifs, une légère irritation est observée chez quelques animaux ; elle est réversible en 24 ou 72 heures. Au niveau oculaire, l'application de 0,1 ml de diméthoxyméthane est à l'ori­gine d'effets mineurs au niveau de la cornée et de l'iris (non détaillés) ; ils disparaissent 3 jours après l'application [11].

    Aucun potentiel de sensibilisation cutanée n'est mis en évidence chez le cobaye (LLNA) [11].

    Toxicité subchronique, chronique

    Après exposition chronique, le diméthoxyméthane induit des modifications du foie, des reins et des poumons chez les souris. Chez le rat, seuls les effets anesthésiques sont obser­vés, à de fortes doses.

    Aucun effet clinique ou histopathologique n'est observé chez le rat exposé corps entier en continu à des vapeurs de diméthoxyméthane (1000 ppm pendant 22 jours) [11]. À la suite d'une exposition à 10 000 ppm pendant 90 jours, les effets liés aux propriétés anesthésiques du dimé­thoxyméthane sont visibles : déséquilibre, démarche incertaine, ataxie, diminution de l'activité spontanée. Une légère diminution du nombre d'érythrocytes et de l'héma­tocrite est observée chez les mâles seulement et les valeurs atteintes restent dans l'intervalle de variabilité habituel. Le lien de ces effets hématologiques avec le trai­tement est donc peu probable. Il en est de même pour les variations de poids de la rate et des reins, observées seu­lement pour un sexe (diminution du poids de la rate chez les femelles et augmentation du poids des reins chez les mâles) et sans relation avec la dose d'exposition. Au niveau hépatique, les variations de poids ne sont asso­ciées à aucune modification histopathologique [11].

    Des souris (11 000 ppm pendant 7 heures, 15 fois) pré­sentent une irritation mineure et une légère perte de coordination qui apparaît après 3 à 4 heures d'exposition ; 6 animaux sur 50 meurent et pour les autres, la récupéra­tion est complète 1 heure après la fin de l'exposition. L'irritation, l'anesthésie et la létalité augmentent si les souris sont exposées à 14 000 ppm, dans les mêmes conditions. L'examen histopathologique de ces animaux révèle un œdème pulmonaire occasionnel et des modifi­cations graisseuses du foie et des reins [15].

    Effets génotoxiques

    Très peu d’études sont disponibles concernant les effets génotoxiques du diméthoxyméthane et la variabilité des résultats obtenus ne permet aucune conclusion actuelle­ment.

    Les résultats des tests in vitro sont variables : positifs dans le test d'Ames pour les souches TA 98 et TA 100 de S. typhimurium (avec activation métabolique seulement), et négatifs pour les souches TA 1535, TA 1537, TA 1538, E. Coli et sur les cellules ovariennes de hamster chinois (avec ou sans activation métabolique).

    In vivo, un test d'aberration chromosomique est négatif chez la souris, par voie intrapéritonéale, à la dose de 4000 mg/kg [11].

    Effets cancérogènes

    Un potentiel effet cancérogène basée sur la libéra­tion de formaldéhyde est suspecté.

    Il n'y a pas, dans la littérature, de donnée disponible sur la cancérogénicité du diméthoxyméthane. Cependant, une suspicion d'effet cancérogène existe, basée sur la libéra­tion de formaldéhyde [16].

    Effets sur la reproduction

    Aucun effet sur la reproduction ou le développement n’est observé.

    Une étude de la toxicité sur le développement prénatal a été menée, au cours de laquelle des rates ont été expo­sées à des vapeurs de diméthoxyméthane, atteignant jusqu'à 10 068 ppm. Aucun effet sur le développement (nombre de corps jaune, nombre de nouveau-nés, morta­lité fœtale, poids moyen des fœtus, malformations ou sexe ratio) ou la reproduction (nombre de femelles gravi­des, nombre d'implantations ou de résorptions) n'a été rapporté [11].

  • Toxicité sur l’Homme

    Aucune donnée sur la toxicité, que ce soit aiguë ou chro­nique, n’a été publiée chez l’homme.

    Son utilisation ancienne comme anesthésique et les don­nées animales font craindre la survenue de troubles de conscience lors d'exposition à des concentrations élevées.

    Son caractère irritant chez l'animal rend probable un tel effet chez l'homme, que ce soit au niveau oculaire, cutané ou respiratoire. Les données expérimentales montrant un effet sur le foie et sur le rein demandent à être confir­mées. En attendant, ces organes seront particulièrement à surveiller.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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