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Tétrachloroéthylène

Fiche toxicologique n° 29

Sommaire de la fiche

Édition : 2012

Recommandations

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le tétrachloroéthylène dans des locaux frais et bien ventilés, à l'abri des rayons du soleil et de toute source de chaleur ou d'ignition (flammes, étincelles...), à l'abri de l'humidité et à l'écart des produits incompatibles (bases fortes, agents oxydants...).
  • Le sol de ces locaux sera imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement acci­dentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l'étiquette en cas de fractionne­ment des emballages.
  • Mettre le matériel électrique, éclairage compris, en conformité avec la réglementation en vigueur.
  • Prendre toutes dispositions pour éviter l'accumulation d'électricité statique.
  • Prévoir, à proximité immédiate des locaux, des équipe­ments de protection individuelle et des appareils de pro­tection respiratoire isolants autonomes pour intervention d'urgence.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux ateliers où est manipulé le tétrachloroé­thylène. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le pro­duit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident.
  • Réduire l'utilisation du tétrachloroéthylène (lorsqu'elle est susceptible de conduire à une exposition) en le rem­plaçant, quand cela est techniquement possible, par une substance, une préparation ou un procédé non ou moins dangereux pour la santé des travailleurs (dans ses condi­tions d'emploi).
  • Éviter l'inhalation de vapeurs ou de brouillards. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d'émis­sion ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certaines opérations exceptionnelles de courte durée ; leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d'un filtre de type A. Pour des interventions d'urgence, le port d'un appareil respiratoire autonome isolant est nécessaire.
  • Dans les entreprises de nettoyage à sec, autrement appelées « pressing » ou « teinturerie », où le tétrachlo­roéthylène est majoritairement employé, il conviendra de mettre en place une ventilation garantissant l'assainisse­ment de l'air dans tout le local ; il conviendra également d'utiliser des machines en bon état de marche et correcte­ment entretenues[37].
  • Ne pas utiliser le tétrachloroéthylène à proximité d'un poste de soudage ou en présence de flammes.
  • Contrôler fréquemment et régulièrement la teneur de l'atmosphère en tétrachloroéthylène.
  • Éviter le contact du tétrachloroéthylène avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des vête­ments de protection, des gants résistants au produit (alcool polyvinylique (PVA), Viton ®, Téflon® ; proscrire les gants en latex, caoutchouc butyle ou néoprène, polyéthy­lène [36]) et des lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Prévoir l'installation de douches et de fontaines oculaires.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Obser­ver une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le tra­vail, rangement séparé des vêtements de ville et des vête­ments de travail. L'employeur assurera l'entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront res­ter dans l'entreprise.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du tétrachloro­éthylène sans prendre les précautions d'usage[38].
  • Ne pas rejeter les résidus à l'égout ou dans le milieu naturel.
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer le produit à l'aide d'un matériau inerte absorbant les liquides, puis laver à grande eau la surface ayant été souillée. Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d'ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d'un équipement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et convenablement étiquetés. Les élimi­ner dans les conditions autorisées par la réglementation.

Au point de vue médical

  • À l'embauchage et au cours des visites périodiques, on évitera d'exposer les sujets présentant une dermatose chronique et ceux atteints de lésions hépatiques chroniques. Une évaluation de la fonction hépatique (y-GT et aminotransférases) peut être envisagée si le médecin le juge utile.
  • Certaines prises médicamenteuses (certains anxioly­tiques, en particulier) potentialisant les effets neurolo­giques d'une part, et l'exposition répétée à de nombreux solvants organiques pouvant être à l'origine de troubles neuropsychiques (irritabilité, mémoire...) d'autre part, il en sera tenu compte au cours des visites médicales.
  • Le médecin du travail avertira les femmes en âge de pro­créer du danger de fausses couches en cas d'exposition élevée au tétrachloroéthylène. II leur rappellera l'importance du respect des mesures de prévention et les infor­mera de la nécessité de l'avertir dès le début de la grossesse.
  • ​Surveillance biologique [24] : Le dosage du tétrachloroéthylène sanguin prélèvement réalisé environ 16 heures après l'arrêt de l'exposition reflète l'exposition de la semaine précédente. Ce paramètre est à privilégier car il est spécifique, sensible et bien cor­rélé aux concentrations atmosphériques. L'ACGIH a établi une valeur de référence population pro­fessionnellement exposée (BEI) à 0,5 mg/L pour le tétrachloroéthylène sanguin avant le poste de travail.Il existe des valeurs guides françaises pour le tétrachloroéthylène sanguin avant le poste de travail et pour l’acide trichloroacétique urinaire en fin de semaine de travail, mais ces valeurs n’ont pas été revues depuis 1997.
  • En cas de contact cutané, laver la peau à grande eau, immédiatement et pendant 15 minutes ; retirer en même temps les vêtements souillés ou suspectés de l'être. Ils ne seront réutilisés qu'après avoir été décontaminés. Consul­ter un médecin s'il apparaît des lésions cutanées ou si la contamination est étendue ou prolongée.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant 15 minutes au moins, paupières bien écartées. S'il apparaît une douleur, une rougeur et un œdème locaux ou une gêne visuelle, consulter un ophtalmologiste.
  • En cas d'ingestion, ne pas provoquer de vomissements et faire absorber du charbon médical activé.
  • En cas d'inhalation massive, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants.
  • Dans ces deux derniers cas, si elle est inconsciente, maintenir la victime au repos et en position latérale de sécurité. Mettre en œuvre, s'il y a lieu, une assistance respiratoire et transférer dès que possible en milieu hospi­talier à l'aide des organismes de secours d'urgence.
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