Mesure quantitative des nanotubes de carbone dans le poumon de rat.

Malgré leurs nombreuses applications potentielles, l'impact potentiel des nanomatériaux carbonées (CEN) sur la santé humaine, en particulier après exposition par inhalation, est toujours sujet à question. Cependant, la quantification des CEN dans l’appareil respiratoire est un problème récurrent. Les données sur les dépôts et la biopersistence pulmonaire sont pourtant essentielles à l'évaluation toxicologique. Dans ce contexte, une méthode standard entièrement validée pour la quantification des CEN dans les tissus pulmonaires est donc impérative.
La méthode proposée ici, basée sur la méthode 5040 du NIOSH pour l'analyse du carbone élémentaire et organique atmosphérique, et sur les développements antérieurs de Doudrick el al. avec des matrices biologiques, implique une simple analyse thermogravimétrique (TGA) d'échantillons lyophilisés, éventuellement précédée d'une étape de digestion chimique des tissus selon la nature du CEN étudié.
La méthode analytique a été validée pour 4 CEN (nanotubes de carbone longs et épais ou courts et minces ou noir de carbone) en terme de sélectivité, linéarité, limites de détection et de quantification, justesse, répétabilité et fidélité intermédiaire. Les courbes de calibration démontrent la linéarité dans la gamme de 1-40 mg/g poumon lyophilisé. Les limites de détection pour les différents CEN varient de 6 à 18 µg pour un échantillon sec de 20 mg. En moyenne, la répétabilité et la fidélité intermédiaire ont été maintenues en dessous de 10 et 15 %, respectivement pour l'analyse directe; avec une étape de digestion préalable ces paramètres atteignent presque 20 %.
La méthode a été appliquée avec succès dans le cadre de recherches toxicologiques pour analyser quantitativement la teneur en CEN dans le poumon de rat exposé par inhalation.