Nouveaux outils analytiques pour l'évaluation des effets biologiques induits par les nanotubes de carbone chez le rat

Les nanotubes de carbone (NTC) sont des nanomatériaux manufacturés aux propriétés (mécaniques, électriques et chimiques) exceptionnelles qui leur confèrent un potentiel d'applications très vaste. Leur utilisation grandissante suscite néanmoins des inquiétudes quant aux risques pour la santé des travailleurs. Le potentiel toxique de certains types de NTC a été révélé in vitro dans diverses lignées cellulaires et in vivo chez le rat essentiellement ; l’exposition par inhalation induit une inflammation pulmonaire pouvant évoluée vers une fibrose ou un cancer.
Cette étude méthodologique visait à apporter de nouveaux outils permettant d’approfondir les connaissances relatives aux effets pulmonaires des NTC.
Une question récurrente concernait en particulier la dosimétrie des NTC dans l’appareil respiratoire ; cette donnée est en effet essentielle pour l’analyse systématique des relations dose-effet. Pour répondre à cette question, une méthode de dosage des NTC dans les poumons de rat a été développée, validée puis mise en œuvre afin d’analyser d’une part, l’effet de la dose, et d’autre part, l’influence de la morphologie des NTC sur les cinétiques de dépôt puis d’élimination pulmonaires après inhalation.
Pour permettre un suivi longitudinal des rats expérimentés dans le cadre des études de cancérogénèse, l’utilisation du condensat d’air exhalé (CAE) a été testée comme alternative au liquide de lavage broncho alvéolaire, ce dernier impliquant une mise à mort des animaux. Les marqueurs d’effets liés à l’inflammation, au stress oxydant et aux dommages à l’ADN ont été ciblés mais n’ont pas pu être quantifiés dans les différents échantillons analysés. En dépit de l’optimisation de la collecte du CAE et des performances des techniques analytiques développées, le CAE de rat s’est avéré une matrice bien trop diluée pour envisager son utilisation en routine.

Valorisations
Réalisées :
2 articles scientifiques dans des revues internationales à comité de lecture, et 2 communications orales dans des manifestations scientifiques.