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Travailler en Ehpad durant la pandémie : des conditions de travail dégradées affectant la charge physique et mentale des soignants, ainsi que la perception de leur santé

Communication scientifique

Lors de la pandémie de Covid-19, la santé des soignants a pu être affectée par des conditions de travail dégradées. L’objectif de cette étude était d’évaluer la perception au cours de la pandémie de ces conditions de travail auprès des aides-soignants (AS), infirmiers (IDE) et infirmiers coordinateurs (IDEC) des Ehpad privés, ainsi que la perception de leur santé, de leur charge physique et mentale. Un questionnaire de 121 questions, élaboré à partir de quelques entretiens réalisés auprès de ce personnel soignant, a été diffusé. Celui-ci tenait compte de deux temporalités : celle du confinement national (11 mars 2020) et celle du déconfinement national progressif (à partir du 11 mai 2020). Parmi les 458 répondants, 59 % sont des aides-soignants, 25 % des infirmiers et 16 % des IDEC des Ehpad privés, principalement des femmes (91 %). Au moment du remplissage du questionnaire, 83 % des répondants ont déclaré des cas de Covid-19 au sein des salariés de leur établissement, 69 %, au sein des résidents et, 50%, des décès de résidents liés au Covid-19. Les résultats montrent une santé perçue dégradée par rapport à l’avant pandémie, tous métiers confondus, particulièrement en ce qui concerne leur moral et leur niveau de stress. Le score de santé globale perçue est également considéré comme « mauvais » pour 28 % d’entre eux et comme « moyen » pour 50%. Ils sont d’ailleurs 65 % à estimer avoir mis leur santé en danger pendant la période du confinement et 47% lors du déconfinement progressif. Au-delà de la peur d’être contaminé, la charge globale de travail représente un facteur important dans ce sentiment de mise en danger. Sur ce point, 68 % déclarent que la charge physique de travail a augmenté pendant le confinement et s’est majoritairement maintenue lors du déconfinement (63%). Ils sont également 90 % à déclarer que leur charge mentale de travail a augmenté lors du confinement national (83 % depuis le déconfinement). Ces charges physique et mentale étaient plus importantes chez les soignants qui ont eu des cas de covid-19 au sein des résidents de leurs Ehpad. Les conditions de travail associées à l’augmentation de la charge physique et mentale sont nombreuses et diffèrent en fonction du métier. Certaines conditions ressortent cependant davantage. Pour l’augmentation de la charge physique, l’absence de moyens humains et la modification des tâches habituelles ressortent pour les 3 métiers, ainsi que les modifications des horaires pour les IDEC. Pour la charge mentale, sont citées les difficultés liées aux modifications des tâches pour les AS et les IDE, l’insuffisante reconnaissance des proches pour les AS, ainsi que la participation aux protocoles et l’insuffisance de formation des collègues pour les IDEC.

Disciplines de recherche
Ergonomie
Etudes Publications Communications
Psychologie du travail
Etudes Publications Communications