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Un test BMDC pour étudier les mécanismes de la sensibilisation respiratoire: les premiers résultats obtenus avec des sels de platine.

Communication scientifique

De nombreux produits chimiques utilisés dans l'industrie peuvent provoquer des allergies professionnelles. Le règlement européen de classification, d'étiquetage et d'emballage (CLP) classe ces agents chimiques en deux catégories de danger : les sensibilisants cutanés et les sensibilisants respiratoires. Des stratégies préventives appropriées ne peuvent être développées que si le potentiel sensibilisant de ces substances industrielles est prédit avec précision. Dans ce contexte, notre équipe de recherche à l'INRS (Institut National de la Recherche et de la Sécurité) a développé un modèle in vitro de cellules dendritiques dérivées de la moelle osseuse (BMDC) pour prédire le pouvoir sensibilisant des produits chimiques. Ce test est basé sur la modification de marqueurs de surface cellulaires en réponse à des sensibilisants quelle que soit la catégorie à laquelle ils appartiennent.
Bien que les mécanismes induits par la sensibilisation cutanée soient bien connus, ceux déclenchés par les agents respiratoires ne sont pas entièrement expliqués. Il a été montré que les voies de signalisation intracellulaires telles que Nrf2 / Keap1, ou celles impliquant les MAPK, jouent un rôle dans la réponse des cellules dendritiques aux sensibilisants cutanés. Une analyse de ces voies de signalisation pourrait nous permettre de mieux comprendre les mécanismes de la sensibilisation respiratoire.
Le but de l’étude est d'étudier les voies MAPK et Nrf2 / Keap1 dans des BMDC exposées à différents sels de platine classés comme sensibilisants respiratoires ou non-sensibilisants.
Méthode
Les sels de platine testés étaient deux sensibilisants respiratoires : l'hexachloroplatinate d'ammonium (HCP) et le tétrachloroplatinate d'ammonium (ATCP), ainsi que deux non-sensibilisants : l'hydrogène hexahydroxyplatinate (HHP) et le tetraamineplatinum (II) chloride hydrate (TPCH). Après exposition au produit chimique, les cellules ont été fixées, perméabilisées et marquées avec des anticorps dirigés contre les formes phosphorylées de deux MAPK (p-p38, p-ERK) et contre la protéine Nrf2. Les résultats de marquage ont été analysés par cytométrie en flux. Pour compléter cette méthode, des expériences de RT-qPCR ont été menées pour étudier l'activation de Nrf2.
Résultats
Aucune activation des voies MAPK ou Nrf2 n'a été observée dans les BMDC exposées aux non-sensibilisants HHP et TPCH. Au contraire, l'exposition aux sensibilisants respiratoires HCP et ATCP a induit une phosphorylation de p38 et une accumulation de la protéine Nrf2. L'activation de la voie Nrf2 / Keap1 induite par ces sensibilisants respiratoires a également été confirmée par les résultats de RT-qPCR.
Conclusion
La forme phosphorylée de p38 et l'accumulation de la protéine Nrf2 ont été analysées à l’aide une méthode basée sur la cytométrie en flux pour étudier la réponse intracellulaire des BMDC exposées à différentes espèces de sel de platine. L'activation des deux voies a permis d’identifier avec succès les composés ayant un potentiel sensibilisant ainsi que ceux sans. Ces deux marqueurs, p38 et Nrf2 / Keap1, sont tous deux décrits dans la réponse cellulaire aux sensibilisants cutanés. L'étude actuelle montre que ces voies pourraient être également activées par des sensibilisants respiratoires dans le modèle BMDC. Ainsi, ces résultats confirment que les sensibilisants respiratoires partagent des voies de signalisation communes avec les sensibilisants cutanés dans la cascade de signalisation intracellulaire.

Disciplines de recherche
Toxicologie expérimentale
Etudes Publications Communications