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Chloroforme

Fiche toxicologique n° 82

Sommaire de la fiche

Édition : Août 2020

Recommandations

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : Lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de vapeurs et d'aérosols. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [23].
  • Réduire le nombre de personnes exposées au chloroforme.
  • Éviter tout rejet atmosphérique de chloroforme.
  • Faire contrôler annuellement l’exposition atmosphérique des salariés au trichlorométhane par un organisme accrédité, sauf dans le cas où l’évaluation des risques a conclu à un risque faible (§ Méthodes de détection et de détermination dans l’air).
  • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [24].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du chloroforme sans prendre les précautions d’usage [25].
  • Supprimer toute autre source d’exposition par contamination accidentelle (remise en suspension dans l’air, transfert vers l’extérieur ou contact cutané) en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail.

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Le choix des EPI dépend des conditions au poste de travail et de l’évaluation des risques professionnels. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [26 à 29].

  • Appareils de protection respiratoire : Leurs choix dépendent des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type AX lors de la manipulation du chloroforme [30].
  • Gants : Les matériaux préconisés pour un contact prolongé sont : alcool polyvinylique, Viton®. D’autres matériaux peuvent également être recommandés pour des contacts intermittents ou en cas d’éclaboussure : Viton®/caouctchouc butyle. Certains matériaux sont à éviter : polychlorure de vinyle, caoutchoucs naturel, butyle, néoprène et nitrile [31 à 33].
  • Vêtements de protection : Quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leurs choix dépendent de l’état physique de la substance. Seul le fabricant peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [34].
  • Lunettes de sécurité : La rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [35].

 

Stockage

  • Stocker le chloroforme dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, du rayonnement solaire et des produits incompatibles (voir paragraphe 'Propriétés chimiques').
  • Le stockage du chloroforme s'effectue habituellement dans des récipients en acier inoxydable, en verre (pour de petites quantités) ou en polytétrafluroéthylène (Téflon). L'aluminium, le cuivre, le laiton sont déconseillés [3, 4]. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
  • Fermer soigneusement et hermétiquement (le produit se décomposant à l'air) les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, la substance ne puisse se répandre au dehors.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (cf paragraphe 'Stockage').
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le chloroforme.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de liquide, récupérer le produit en l’épongeant avec un matériau absorbant inerte (terre de diatomée, vermiculite). Laver à grande eau la surface ayant été souillée [36].
  • Si le déversement est important, aérer la zone et évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entrainés et munis d’un équipement de protection approprié. Supprimer toute source d’inflammation potentielle.
  • Des appareils de protection respiratoires isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité.
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

  • Eviter d’affecter les sujets atteints de déficiences rénale, hépatique, pulmo­naire, neurologique ou d'éthylisme chronique ainsi que ceux présentant une dermatose chronique ou récidivante.
  • Lors des visites initiale et périodiques : rechercher des signes d'intolérance clinique et vérifier régulièrement les fonc­tions hépatiques et rénales.
  • Femmes enceintes
    • On exposera le moins possible les femmes enceintes ou désireuses de débuter une grossesse. Dans tous les cas, l'exposition ne devra pas dépasser le niveau déterminée en appliquant les recommandations de la Société Française de Médecine du Travail. Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques.
    • Informer les salariées exposées des dangers de cette substance pour la grossesse et de l’importance du respect des mesures de prévention.
    • Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail.

 

Conduites à tenir en cas d’urgence

  • En cas de projection cutanée ou oculaire, retirer les vêtements souillés et rincer la peau et/ou les yeux immédiatement et abondamment à l’eau courante pendant au moins 15 minutes ; en cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire et/ou cutanée apparait ou si la contamination cutanée est étendue ou prolongée, consulter un médecin et/ou ophtalmologiste.
  • En cas d'inhalation, appeler immédiatement un SAMU ou centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Transporter la victime en dehors de la zone polluée, en prenant toutes les précautions nécessaires pour les sauveteurs.
    • Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. 
    • Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en oeuvre, s'il y a lieu, des manoeuvres de réanimation. 
    • Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes).
  • En cas d'ingestion,  appeler immédiatement un SAMU ou centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais.
    • Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l'eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. Maintenir au maximum au repos.
    • Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en oeuvre, s'il y a lieu, des manoeuvres de réanimation.
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