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Peroxyde de méthyléthylcétone commercial

Fiche toxicologique n° 50

Sommaire de la fiche

Édition : 2014

Recommandations

En raison du danger d'incendie et d'explosion d'une part, de la gravité des risques d'atteinte oculaire d'autre part, des mesures de prévention sévères s'imposent lorsqu'on est amené à stocker ou à manipuler du peroxyde de méthyléthylcétone.

Au point de vue technique

Stockage
  • Il s'effectuera dans des locaux spéciaux construits en matériaux non combustibles et légers (pour amortir les effets de l'explosion en cas de décomposition imprévue). Ces locaux seront maintenus à une température infé­rieure à 25 °C ; ils seront bien ventilés et séparés de toute autre construction ou installation. Le matériel électrique, éclairage compris, sera conforme à la réglementation en vigueur.
  • Les récipients doivent être tenus à l'abri des rayons solaires et de toute source d'ignition (allumettes, ciga­rettes, étincelles, surfaces métalliques chauffées...). Les autres produits chimiques - notamment les accéléra­teurs de polymérisation - doivent être proscrits des lieux de stockage.
  • Les récipients doivent porter la date d'entrée au maga­sin ; ils doivent être rangés par ordre d'arrivée de manière à toujours utiliser les plus anciens.
  • Le produit sera toujours stocké dans son emballage d'origine et ne sera jamais transvasé à l'intérieur des locaux de stockage. Les récipients seront convenablement étiquetés et conservés bien fermés pour éviter toute contamination et, le cas échéant, l'évaporation du solvant.
  • Il sera interdit de fumer.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux ateliers où est manipulé le peroxyde de méthyléthylcétone. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le pro­duit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident. Les procédures spéciales en cas d'ur­gence feront l'objet d'exercices d'entraînement.
  • Entreposer dans les locaux de travail des quantités relativement faibles du produit et, de toute manière, ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
  • Éviter les manipulations brutales et les chocs.
  • Éviter le contact direct avec le produit. Des vêtements de protection, des gants (en Butyl, néoprène ou Viton®) [26] et des lunettes de sécurité seront mis à la disposition du personnel. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés fréquemment.
  • Prévoir des douches et des fontaines oculaires à proxi­mité des postes de travail.
  • N'utiliser le produit que dans des locaux convenable­ment ventilés.
  • Bannir les appareils susceptibles de produire une flamme ou de porter à haute température une surface métallique, de même que les instruments et les vête­ments susceptibles de générer de l'électricité statique.
  • Ne jamais ajouter le produit dans des solvants, des monomères ou des réacteurs chauds.
  • Ne jamais mélanger directement le peroxyde et un accélérateur avant que n'ait été effectuée la dilution avec d'autres composants de la résine.
  • Lorsqu'on mesure les quantités nécessaires de peroxyde et d'accélérateur, nettoyer soigneusement après chaque emploi l'instrument de mesure ou, mieux encore, employer des instruments de mesure séparés pour chaque matière utilisée. Il s'est déjà produit des acci­dents dus à une violente décomposition du peroxyde par des traces d'accélérateur restées dans les récipients.
  • Ne jamais remettre les résidus dans les récipients d'ori­gine.
  • Recueillir prudemment et le plus vite possible le peroxyde répandu accidentellement (rupture d'embal­lage par exemple). Absorber les liquides avec une grande quantité de vermiculite ou de sable et détruire sans délai le mélange absorbant-peroxyde. Ne pas conserver ce mélange dans un récipient clos.
  • La destruction des déchets de peroxyde de méthyléthyl­cétone est une opération délicate. Elle peut se faire par incinération à l'air libre, par petites quantités de l'ordre du kilogramme. On peut également décomposer le peroxyde en le versant très lentement, avec agitation constante, dans dix fois son poids d'une solution de soude à 10 %. Après un contact de 24 heures et après dilution, puis neu­tralisation, on peut rejeter le tout à l'égout. Dans tous les cas, traiter les déchets dans les conditions autorisées par la réglementation (traitement dans l'entreprise ou dans un centre spécialisé).

Au point de vue médical

  • À l'embauchage, éviter d'exposer les sujets atteints de dermatoses chroniques évolutives.
  • Lors des examens périodiques, rechercher plus particu­lièrement des atteintes de la peau et des yeux.
  • Le personnel sera averti du danger particulièrement important des projections cutanées et surtout oculaires du peroxyde de méthyléthylcétone et des mesures à prendre en cas d'accident, même mineur. Il sera recom­mandé aux porteurs de lentilles de contact d'utiliser de préférence des verres correcteurs au cours de leur travail. On insistera sur l'utilité de porter des lunettes de sécurité ou des écrans faciaux.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau pendant au moins 10 minutes ; compléter ce lavage en infirmerie si cela est possible ; consulter systématiquement un ophtalmologiste, même s'il n'existe pas d'emblée de signes de gravité.
  • En cas de projection cutanée, laver le plus tôt possible à l'eau, sous la douche, pendant au moins 10 minutes, tout en retirant les vêtements souillés ; ceux-ci ne devront pas être remis avant d'avoir été décontaminés ; s'il apparaît des signes d'irritation, consulter un médecin.
  • En cas d'ingestion, noter la quantité ingérée, l'horaire de l'accident et les symptômes éventuellement obser­vés ; faire appel Immédiatement à un médecin, au centre antipoison régional et/ou aux services d'aide médicale urgente, pour renseignements complémentaires et transfert en milieu hospitalier ; débuter s'il y a lieu des manœuvres de secourisme.
  • En cas d'inhalation de vapeurs ou d'aérosols, si des signes d'irritation des voies respiratoires apparaissent (toux, gêne respiratoire, douleur thoracique...), retirer le sujet de la zone polluée ; effectuer une décontamination cutanée par lavage à l'eau après avoir retiré les vêtements, mettre en œuvre les gestes d'assistance respiratoire s'ils s'avèrent nécessaires et faire immédiatement appel à un médecin, au centre antipoison et/ou aux services d'aide médicale urgente.
  • Dans tous les cas, prévenir le médecin du travail et les responsables de l'entreprise de la survenue d'un incident ou accident.
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