Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Fiches toxicologiques
  5. Peroxyde de méthyléthylcétone commercial (FT 50) (rubrique sélectionnée)

Peroxyde de méthyléthylcétone commercial

Fiche toxicologique n° 50

Sommaire de la fiche

Édition : 2014

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Pas de donnée disponible.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [13-16]

    L’inhalation du peroxyde de méthyléthylcétone produit une dépression du système nerveux central et une irritation des voies respiratoires. L’applica­tion cutanée est la cause d’une atteinte sévère et souvent retardée. Des lésions graves des yeux sont observées.

    La DL50 par voie orale est de 484 mg/kg chez le rat, de 470 mg/kg chez la souris. La CL50 par inhalation est de 200 ppm chez le rat et de 170 ppm chez la souris, pour une exposition de 4 heures. Quelles que soient l'espèce et la voie d'intoxication, les effets observés sont surtout neurologiques (faiblesse et troubles de l'équilibre à faible dose, prostration à forte dose) ; à fortes doses on note une déposition de porphyrine dans les narines.

    L'inhalation provoque en plus une irritation des voies respiratoires. L'autopsie des animaux morts révèle une congestion des poumons avec pétéchies ou hémorragies importantes et quelques lésions hépatiques ou rénales mineures.

    L'application cutanée chez le lapin donne une réaction tardive qui peut être sévère : à forte dose, on observe, en 2 à 3 jours, un érythème, un œdème et l'apparition de vésicules. À cet égard, le peroxyde de méthyléthylcétone est l'un des peroxydes organiques les plus Irritants. La plus forte concentration sans effet est de l'ordre de 1,5 % en cas de dilution dans du phtalate de diméthyle (produit commercial dilué 40 fois).

    L'instillation oculaire, chez le lapin ou le cobaye, entraîne de très graves altérations pouvant aller jusqu'à la fonte de la cornée et à la destruction du globe oculaire ; là encore, le peroxyde de méthyléthylcétone est l'un des peroxydes organiques les plus irritants. La plus forte concentration sans effet est de l'ordre de 0,6 % (produit commercial dilué 100 fois). Le mécanisme d'action du produit sur les tissus de l'œil est encore inconnu. Les expériences réali­sées chez le cobaye ont montré que seul un lavage intensif et immédiat du cul de sac conjonctival pouvait diminuer la gravité des lésions : avec de l'eau pure, le temps entre l'instillation du produit et le lavage ne doit pas dépasser 30 secondes ; avec une solution de bicarbonate de soude à 2 % ou d'acide ascorbique à 10 %, les lavages conservent encore une certaine valeur au bout de 60 secondes. En revanche, les solutions huileuses renforcent la nocivité du peroxyde [15].

    Toxicité subchronique, chronique [13]

    L’exposition répétée provoque une altération de l’état général et des lésions hépatiques mineures.

    L'administration orale à des rats d'un cinquième de la DL50, 3 fois par semaine, pendant 7 semaines, révèle un effet cumulatif du produit, avec une action marquée sur la courbe de poids et la mort de tous les animaux à la fin de l'expérience. L'autopsie montre chez tous les rats des altérations hépatiques mineures (diminution du taux de glycogène, dissociation de certaines structures cellu­laires).

    Effets génotoxiques

    Les données dans ces domaines sont trop parcellaires pour pouvoir conclure sur ces effets.

    Aucune étude approfondie du potentiel mutagène du peroxyde de méthyléthylcétone n'a été publiée. Le produit donne un résultat légèrement positif dans le test d’Ames. Une expérimentation réalisée chez le rat a montré d'autre part que des injections du produit pouvaient entraîner, au niveau de l’ADN du cerveau, des modifications significa­tives (réticulations entre brins et réticulations ADN-pro­téines) ; l'administration préalable de vitamine E protège contre ces effets liés, semble-t-il, à l'action oxydante du produit [17].

    Effets cancérogènes

    Les données dans ces domaines sont trop parcellaires pour pouvoir conclure sur ces effets.

    Deux expérimentations parcellaires réalisées chez la sou­ris ont amené à suspecter un certain pouvoir cancérogène du peroxyde de méthyléthylcétone : apparition, chez quelques animaux, de tumeurs malignes 15 mois après l'administration d'une dose totale de 7 mg de produit [3] ; faible pouvoir promoteur du produit vis-à-vis des tumeurs initiées par irradiation UV [18].

    Effets sur la reproduction [12]

    Les données dans ces domaines sont trop parcellaires pour pouvoir conclure sur ces effets.

    Aucune donnée n'est disponible sur l'embryotoxicité ou la tératogénicité du produit chez les mammifères.

  • Toxicité sur l’Homme [14]

    Les effets sont essentiellement liés à son pouvoir fortement irritant, à la fois sur la peau et surtout sur les muqueuses oculaires. En cas d’exposition répétée, des eczémas aller­giques sont décrits.

    Toxicité aiguë

    Le peroxyde de méthyléthylcétone est particulièrement dangereux pour les yeux. Les atteintes oculaires peuvent être très graves et, dans certains cas, irréversibles ; elles peuvent aller jusqu'à la cécité par opacité étendue de la cornée. Une seule goutte de produit commercial suffit pour détruire un œil [20].

    Le peroxyde de méthyléthylcétone est également très agressif pour la peau. Capable de pénétrer en profon­deur à travers l'épithélium intact, il peut déterminer des lésions très semblables à celles que l'on observe expéri­mentalement chez l'animal.

    L'ingestion accidentelle entraîne des brûlures du tractus gastro-intestinal qui peuvent laisser des séquelles (cica­trices, rétrécissement de l'œsophage) [3]. Si la quantité ingérée est importante, on observe en plus une dépres­sion respiratoire, une bradycardie, une hypothermie et une dépression du système nerveux central [21].

    Toxicité chronique

    Des contacts cutanés répétés peuvent entraîner une irri­tation locale et une sensibilisation allergique se manifes­tant par un eczéma. En revanche, la relation qui avait été suspectée entre exposition professionnelle au peroxyde de méthyléthylcétone et effets hémolytiques n'est pas démontrée et, d'une façon générale, on ne connaît pas d'effet systémique lié à cette exposition.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
EN SAVOIR PLUS SUR LES FICHES TOXICOLOGIQUES