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Diisocyanate de tolylène

Fiche toxicologique n° 46

Sommaire de la fiche

Édition : Décembre 2017

Recommandations

En raison de la toxicité très importante et de la grande volatilité du TDI, des mesures sévères de prévention et de protection s’imposent lors du stockage et de la manipulation de ce produit.

Si cela est techniquement possible, il est souhaitable de le remplacer par un autre isocyanate moins volatil ou par un adduit ou prépolymère.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le TDI dans des locaux frais (température de stockage recommandée : 18 à 40 °C [1]) et bien ventilés, à l'abri des rayonnements solaires et de toute source de chaleur ou d'ignition (flammes, étincelles...) et à l'écart des produits incompatibles (acides, alcools, bases, amines…). Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors.

  • Le matériel électrique et non électrique sera conforme à la réglementation en vigueur, notamment par rapport au risque d'explosion et aux atmosphères potentiellement explosives [53].

  • Conserver de préférence la substance dans son emballage d’origine soigneusement fermé et correctement étiqueté. Si le transvasement ne peut être évité, reproduire l’étiquette sur le nouvel emballage.

  • Prendre toute précaution pour éviter la rentrée d’humidité pendant le chargement, le stockage et le déchargement.

Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le TDI. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le produit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident. Les procédures spéciales en cas d’urgence feront l’objet d’exercices d’entraînement.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Prévenir toute inhalation de vapeurs, poussières ou aérosols. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs, poussières ou aérosols à leur source d'émission ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire. Leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type AP2 [1]. Pour les interventions d’urgence, le port d’un appareil respiratoire isolant autonome est nécessaire.
  • Contrôler fréquemment et régulièrement la présence de TDI dans l'air des lieux de travail (voir le chapitre 'Méthodes de détection et de détermination dans l'air'). Il ne faut en aucun cas se fier à l’odeur car le seuil olfactif du TDI est nettement supérieur à la valeur limite d’exposition.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail (combinaison, bottes, tablier), lunettes de sécurité et gants imperméables (caoutchouc butyle, polyéthylène, alcool polyvinylique, Viton®, Viton®/caouchouc butyle… [1, 54, 55]). Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L’employeur assurera l’entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront rester dans l’entreprise.
  • Prévoir l’installation de douches de sécurité et de fontaines oculaires dans les ateliers où le produit est manipulé de façon habituelle.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du TDI sans prendre les précautions d'usage [56].
  • Ne pas rejeter le TDI à l'égout ou dans le milieu naturel.
  • Des stocks d’un décontaminant approprié doivent toujours être disponibles (carbonate de sodium/détergent/eau (5-10 %)/(0,2-2 %)/qsp 100 % ou ammoniaque concentrée/détergent/eau (3-8 %)/(0,2-2 %)/qsp 100 % [1, 5]).
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel important de TDI liquide, faire évacuer le personnel et ne faire intervenir que des opérateurs entraînés munis d'un équipement de protection approprié. Recouvrir immédiatement le produit de matériau absorbant inerte (sable, terre, vermiculite). Verser ensuite le décontaminant et laisser agir au moins 30 minutes en ayant pris soin d’assurer une bonne ventilation.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation (incinération contrôlée, par exemple). Les déchets en petites quantités peuvent être neutralisés avant évacuation, par exemple avec du polyol.

Au point de vue médical

  • Eviter d’exposer les sujets atteints d'affections respiratoires ou de dermatoses chroniques.
  • Lors des visites initiales et périodiques
    • Examen clinique : rechercher plus particulièrement des signes d’atteinte respiratoire et cutanée.
    • Examens complémentaires : l’examen clinique initial pourra être complété par des épreuves fonctionnelles respiratoires qui serviront d’examen de référence. La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • Surveillance biologique : le dosage des TDA (2,4- et 2,6-) (après hydrolyse) urinaires en fin du poste est le paramètre à privilégier, reflet de l'exposition récente. Pour une exposition au 2,4- ou 2,6-TDI ou au mélange d'isomères, l’ACGIH a fixé un BEI pour les 2,4- + 2,6-TDA urinaires (avec hydrolyse) à 5 µg/g. de créatinine en fin de poste (il correspond à une exposition moyenne de 7 µg/m3). Des taux de TDA urinaires non nuls sont retrouvés dans la population générale.
  • Autres : Déconseiller le port de lentilles de contact souples hydrophiles lors de travaux pouvant potentiellement exposer à des vapeurs ou aérosols de cette substance.

 

Conduite à tenir en cas d’urgence

  • En cas de contact cutané : retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation apparaît ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire : rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Dans tous les cas consulter un ophtalmologiste.
  • En cas d'inhalation massive : Appeler immédiatement un SAMU, faire transférer la victime par ambulance médicalisée en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes).
  • En cas d'ingestion : appeler rapidement un centre anti poison. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. En cas de symptômes, consulter un médecin.
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