Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Fiches toxicologiques
  5. Cyclohexanol (FT 45) (rubrique sélectionnée)

Cyclohexanol

Fiche toxicologique n° 45

Sommaire de la fiche

Édition : 2014

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Le cyclohexanol est absorbé par les voies orale, cutanée et respiratoire. Après métabolisme hépatique, des dérivés conjugués sont éliminés par les urines.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le dosage du cyclohexanol urinaire en fin de poste de travail serait le reflet de l'exposition de la journée. Ce paramètre n'est pas spécifique (métabolite commun au cyclohexane et à la cyclohexanone). Il est absent des urines des sujets non professionnellement exposés.

    Le dosage du 1,2-cyclohexanediol urinaire en fin de poste et fin de semaine de travail est le reflet de l'exposition de la semaine. Ce paramètre n'est pas spécifique (métabo­lite commun au cyclohexane et à la cyclohexanone), mais semble moins influencé par l'exposition concomitante à l'éthanol que le cyclohexanol urinaire.

    Des valeurs biologiques de référence en population pro­fessionnellement exposée ont été établies pour ces deux paramètres (Voir Recommandations - Au point de vue médical).

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [12-16]

    La substance provoque un état narcotique, avec léthar­gie, ataxie et coma allant jusqu’à la mort. Des irritations modérées sur la peau et l’œil sont également observées.

    Par voie orale, la DL50 chez le rat est de 2060 mg/kg et la plus faible dose létale chez le lapin est comprise entre 2200 et 2600 mg/kg. Par voie percutanée, la DL50 chez le lapin varie entre 12 700 et 22 700 mg/kg. La CL50 aiguë par inhalation n'a pas pu être déterminée, tous les rats survivant à 8 heures d'exposition à 3000 ppm, concen­tration présente dans l'air saturé en cyclohexanol ; à cette même concentration, on n'observe aucun effet chez les chiens exposés 10 minutes/jour, 7 jours consécutifs.

    Quelle que soit la voie d'administration, le produit exerce une action narcotique avec léthargie, ataxie, aréflexie, coma et finalement mort aux très fortes doses ; aux doses sublétales, la récupération des troubles de conscience est complète en 5 à 16 heures. À côté des signes neuro­logiques, on observe un larmoiement (même s'il n'y a pas contact direct des vapeurs de produit avec les yeux) et, en cas d'administration orale, une diarrhée. Les exa­mens anatomo-pathologiques montrent d'autre part des lésions vasculaires :

    • limitées au foie et aux reins dans le cas des plus faibles doses,
    • généralisées ensuite (atteinte du myocarde, des pou­mons, du cerveau, de la rate),
    • aboutissant parfois à des nécroses massives d'origine thrombotique.

    Localement, l'irritation provoquée sur la peau du lapin par un contact de 24 heures avec 12 mg de liquide pur reste légère. À plus forte dose et pour des expositions éten­dues, on retrouve les signes de l'intoxication systémique. L'instillation de 2 mg de liquide pur dans l'œil du lapin provoque une irritation modérément sévère et des lésions cornéennes réversibles.

    Toxicité subchronique, chronique [12-15]

    L’exposition répétée chez le lapin provoque des signes neu­rologiques et irritatifs ainsi que des lésions dégénératives hépatiques, cardiaques, rénales et cérébrales.

    Des lapins ont été exposés 6 heures/jour, 5 jours/ semaine, pendant 5 semaines, à une concentration de 1229 ppm de cyclohexanol, ou pendant 11 semaines à 997 ppm. Dans les deux cas, 50 % seulement des animaux ont survécu au traitement. Les effets cliniques observés étaient essentiellement neurologiques (léthargie, incoor­dination, coma) et irritatifs (irritation et hyperémie des conjonctives, larmoiement, salivation). L'autopsie a révélé des lésions dégénératives du cerveau, du cœur, du foie et des reins. Avec un temps d'exposition de 10 semaines, la concentration de 242 ppm ne provoquait pas de mort et les lésions histologiques étaient moins sévères ; à 145 ppm, ces lésions n'étaient visibles qu'au niveau du foie et des reins.

    Une expérimentation réalisée sur des rats exposés en continu pendant 87 jours à une concentration de 0,15 ppm a mis en évidence quelques modifications mineures, neurologiques et biochimiques, dont la signifi­cation toxicologique n'est pas claire. Ces résultats deman­deraient à être confirmés.

    L'application cutanée au lapin, 1 heure/jour pendant 15 jours, de 5 grammes d'une pommade contenant 15 % de cyclohexanol provoque un érythème puis un escarre superficiel, mais peu d'effets systémiques. L'application 1 heure/jour pendant 10 jours de 10 mL de cyclohexanol pur entraîne localement une nécrose, une ulcération exsudative et un épaississement de la peau, mais aussi des effets systémiques marqués : narcose, tremblements, hypothermie et mort après le dernier traitement.

    Effets génotoxiques [12, 13, 16]

    Certains tests réalisés in vitro et in vivo indiquent un potentiel génotoxique du cyclohexanol. On ne dispose pas d’élément sur la cancérogenèse de cette substance.

    Le cyclohexanol n'est pas mutagène pour plusieurs souches de Salmonella typhimurium dans les conditions habituelles du test d’Ames (avec et sans activation méta­bolique). Il augmente in vitro la fréquence des aberra­tions chromosomiques dans les cultures de lymphocytes humains et celle des lésions de l’ADN dans les cultures de lymphocytes de rongeurs.

    In vivo, on a signalé des modifications du caryotype des cellules de la moelle osseuse chez des rats recevant une nourriture contenant du cyclohexanol.

    Effets sur la reproduction [12, 13, 16]

    Des anomalies du système reproducteur mâle et de la spermatogénèse sont observées chez les rats, ainsi qu’une aug­mentation de la mortalité néonatale chez la souris.

    L'injection sous-cutanée de 15 mg/kg par jour de cyclo­hexanol pendant 21 jours entraîne, chez le rat et la ger­boise mâles, des anomalies du système de reproduction (atrophie des testicules, de l'épididyme, de la prostate et des glandes séminales) et de la spermatogénèse.

    L'administration à des souris gestantes, pendant toute la durée de la gestation, d'une nourriture contenant 1 % de cyclohexanol provoque une augmentation de la mortalité néonatale (pendant les 21 premiers jours). Pour certaines souches de souris, cette augmentation est surtout sen­sible à la deuxième génération

  • Toxicité sur l’Homme

    Les intoxications aiguës provoquent une irritation des muqueuses (oculaires, respiratoires) ; l’irritation cutanée est légère. Les contacts répétés avec la peau conduisent à des dermatoses.

    Toxicité aiguë [12-16]

    Les essais sur volontaires montrent que le cyclohexanol est irritant pour les yeux, le nez et la gorge dès la concen­tration de 75 ppm. À 100 ppm, l'irritation est sensible après seulement 3 à 5 minutes d'exposition.

    Une exposition prolongée à des concentrations supé­rieures est susceptible de provoquer, en plus des phéno­mènes irritatifs, des céphalées et des tremblements.

    Le seul cas d'intoxication aiguë signalé dans la littéra­ture concerne un travailleur ayant présenté des troubles gastro-intestinaux (langue saburrale, vomissements) et nerveux (légers tremblements) après pulvérisation d'une préparation contenant 75 % de cyclohexanol et 25 % d'acétate de butyle. Il n'est pas évident que la responsa­bilité des troubles observés soit attribuable au seul cyclo­hexanol.

    Localement, le cyclohexanol est légèrement irritant pour la peau : on observe un érythème et un œdème après application cutanée, sous pansement occlusif maintenu 48 heures, d'une pommade à 4 % de cyclohexanol dans de la vaseline.

    Toxicité chronique [12, 13]

    Une étude portant sur 279 hommes et 174 femmes employés à la fabrication de caprolactame et exposés quotidiennement, entre autres polluants, à du cyclohexa­nol en concentration non précisée a recensé, au cours d'une période de 2 ans, 114 personnes présentant des troubles non spécifiques du système nerveux autonome (troubles vasomoteurs et neurovégétatifs) contre 8 sur 100 dans le groupe témoin non exposé.

    Le contact répété ou prolongé du liquide avec la peau peut entraîner des dermatoses.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
EN SAVOIR PLUS SUR LES FICHES TOXICOLOGIQUES