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Anhydride phtalique

Fiche toxicologique n° 38

Sommaire de la fiche

Édition : Novembre 2016

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    L'anhydride phtalique qui pénètre dans l'organisme est éliminé, sous forme inchangée, dans les urines.

    Chez l'Homme

    Chez l'homme, l'exposition à l'anhydride phtalique entraîne une élimination d'acide phtalique dans les urines, essentiellement sous forme inchangée. La demi-vie biolo­gique de l'anhydride/acide phtalique est de 14 heures [11].

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [11, 14, 15]

    C'est un irritant de la peau et des muqueuses (oculaire et respiratoire). Il est sensibilisant pour la peau et les voies respiratoires.

    La DL50 est comprise entre 1 et 5 g/kg par voie orale chez le rat et la souris ; elle est supé­rieure à 1 g/kg chez le lapin.

    L'anhydride phtalique est irritant pour la peau, les yeux et les voies respiratoires supé­rieures. L'effet irritant serait dû à l'acide phta­lique formé au contact de l'eau.

    L'anhydride phtalique est un sensibilisant cutané (test de maximisation chez le cobaye et test des ganglions lymphatiques auriculaires chez la souris) et respiratoire ; des IgE spéci­fiques ont été identifiées dans le sérum de sou­ris, et des IgG spécifiques dans le sérum de cobaye.

    Toxicité subchronique, chronique [1, 12, 16]

    L'inhalation répétée sous forme solide induit une irritation bronchique. L'ingestion de doses répétées provoque une atteinte hépatique et surrénalienne.

    Aucun effet n'est observé chez le rat et la souris pendant 13 semaines (6200 - 50 000ppm dans la nourriture). L'administration pendant 2 ans (rat : 7500 - 15 000 ppm ; souris : 12 000­ - 33 000 ppm, dans la nourriture) provoque une diminution du poids en relation avec la dose et chez les souris une lymphocytose (pulmo­naire et rénale), une inflammation des canaux biliaires et une atrophie surréna­lienne.

    Chez le cobaye, l'inhalation de vapeurs (614,5 mg/m3, 30 min/j, 4 jours consécutifs) n'induit pas de pathologie pulmonaire ; sous forme de paillettes (8,5 mg/m3, 3 h/j, 4 jours consécutifs suivis par 10 jours de récupéra­tion, pendant 8 mois), il provoque une irrita­tion des voies respiratoires supérieures et, sous forme de poudre fine, une irritation pul­monaire et bronchique avec hypérémie des muqueuses.

    Effets génotoxiques [17, 18]

    Les données sont limitées mais ne concluent pas à un effet génotoxique.

    In vitro, les tests pratiqués (Ames, aberra­tions chromosomiques et échanges entre chromatides sœurs sur cellules ovariennes de hamster chinois) sont négatifs.

    Effets cancérogènes [12]

    Les données sont limitées mais ne concluent pas à un effet cancérogène.

    Aucune augmentation de l'incidence des tumeurs n'a été observée par voie orale chez le rat et la souris (rat : 7500 à 15 000 ppm ; souris : 12 000 à 33 000 ppm dans la nourriture pendant 2 ans).

    Effets sur la reproduction [19]

    L'anhydride phtalique induit un effet tératogène chez la souris seulement par injection intrapéritonéale de doses provoquant une forte toxicité maternelle.

    C'est seulement dans des gammes de doses létales pour les mères (DL50 = 75,5 mg/kg/j) que l'anhydride phtalique est tératogène chez la souris (dose induisant 5 % de malformations = 59,2 mg/kg/j, dose indui­sant 50 % de malformations = 203 mg/kg/j, voie intrapéritonéale, du 8e au 10e jour de ges­tation).

  • Toxicité sur l’Homme [20-25]

    L'exposition aiguë est responsable d'une irritation du tractus respiratoire (épistaxis, dyspnée parfois sévère…), de la peau, du tube digestif et des yeux, ces derniers effets sont parfois sévères. En cas d'exposition répétée, des manifestations allergiques (conjonctivites, rhinites, asthme, urticaire) sont fréquemment décrites.

    En milieu professionnel, les effets décrits correspondent soit à des expositions élevées brèves, survenant au cours d'un processus de travail chez des sujets par ailleurs exposés de façon chronique au produit, soit à des exposi­tions chroniques à faibles concentrations.

    Dans le premier cas, on observe essentielle­ment des phénomènes irritatifs. L'anhydride phtalique peut provoquer des lésions cutanées et des kérato-conjonctivites. Les effets ocu­laires sont parfois sévères, avec une conjoncti­vite prolongée mais ne laissant en principe pas de séquelle.

    Le problème majeur est l'atteinte des muqueuses respiratoires avec une toux, une dyspnée parfois asthmatiforme et une forte irritation rhinopharyngée. Quelques cas d'épistaxis et d'hémoptysies ont été décrits. Les examens complémentaires montrent un syndrome bronchique obstructif. Une irritation digestive (anorexie, amaigrissement, douleur gastrique) peut également survenir en cas d'ingestion de poussières.

    Dans le second cas, les manifestations cli­niques les plus fréquemment rencontrées sont des symptômes allergiques associant conjonctivites, rhinites, asthmes et atteintes cutanées de type urticaire. Il semble que le dosage des IgG et IgE spécifiques, couplé à l'examen clinique, permette de dépister, avant toutes manifestations cliniques, les sujets susceptibles de présenter un asthme lié à l'ex­position à l'anhydride phtalique.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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