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1,1,2,2-Tétrachloroéthane

Fiche toxicologique n° 36

Sommaire de la fiche

Édition : 2014

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [6, 11]

    Le 1,1,2,2-tétrachloroéthane est bien absorbé par voies digestive, percutanée et respiratoire. Chez la souris, 11 à 20 % de la quantité administrée (0,2 - 0,3 mg/kg) par voie intrapéritonéale ne sont pas éliminés trois jours plus tard ; 45 à 61 % sont retrouvés dans l'air expiré sous forme de dioxyde de carbone ; 0,4 à 0,8 % sont excrétés par la même voie sous forme de trichloroéthylène et de tétrachloroéthylène. Les métabolites urinaires représentent 23 à 34 % de la dose ingérée ; la nature chimique de 50 % d'entre eux est connue, il s'agit des acides dichloroacétique, trichloroacétique, oxalique, glyoxylique, du trichloroéthanol et de l'urée. L'excrétion urinaire des dérivés trichlorés est trop faible pour pouvoir servir à la surveillance des indivi­dus exposés. Une partie du catabolisme est assurée par des enzymes dépendantes du cytochrome P450.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [6, 8]

    Le 1,1,2,2-tétrachloréthane est absorbé par les voies diges­tive, cutanée et respiratoire.

    La DL50 chez le rat par voie orale est de 250 mg/kg. Elle est de 6400 mg/kg chez le lapin par voie cutanée.

    La CL50 chez le rat est de 2 000 ppm pour une exposition de 4 heures.

    Les effets observés sont : une irritation des muqueuses (digestives en cas d'ingestion, oculaires et respiratoires en cas d'inhalation), une dépression du système nerveux central, une cytolyse hépatique et une atteinte tubulaire rénale.

    Toxicité subchronique, chronique [6, 7, 9]

    Une atteinte des paramètres sanguins (hématocrite et leucocytes) ainsi qu’une augmentation des lipides dans le foie et les reins ont été observés chez diverses espèces de rongeurs.

    Aucune atteinte organique n'est observée chez des lapins et des chats exposés à des concentrations comprises entre 100 et 160 ppm, 8 à 9 h/j, pendant 4 semaines.

    Des signes discrets d'hématotoxicité sont signalés chez des lapins exposés à 14,6 ppm (100 mg/m3), 3 à 4 h/j, pendant 7 à 11 mois et chez des rats exposés à 560 ppm, 5 à 6 h/j, 5 j/semaine, pendant 15 semaines ; chez ces der­niers animaux, une étude histologique assez complète n'a pas révélé d'anomalie ; seule une discrète diminution de l'hématocrite a été notée.

    Chez des rats exposés à 2 ppm (15 mg/m3 ) pendant 9 mois, il est signalé une hyperleucocytose modérée et une augmentation de la concentration en lipides dans le foie et les reins.

    Effets génotoxiques [10]

    Le 1,1,2,2-tétrachloréthane est génotoxique in vitro.

    Le 1,1 ,2,2-tétrachloroéthane est mutagène sur certaines souches de Salmonella typhimurium. Il induit également des mutations chez Saccharomyces cerevisiae, sans activa­tion métabolique.

    Effets cancérogènes [10]

    Le 1,1,2,2-tétrachloréthane est un cancérogène hépatique chez la souris.

    Le 1,1,2,2-tétrachloroéthane s'est révélé cancérogène hépatique chez la souris ayant reçu par gavage une dose moyenne de 284 ou 142 mg/kg/j, pendant 78 semaines.

    L'incidence des carcinomes hépatocellulaires était signi­ficativement augmentée dans tous les groupes traités et plus élevée dans le groupe recevant la plus forte dose.

    La même étude a été réalisée chez le rat. Les mâles rece­vaient 108 ou 62 mg/kg, les femelles 76 ou 43 mg/kg pen­dant 78 semaines. Il n'a pas été observé d'augmentation significative de l'incidence des tumeurs malignes. À noter cependant la survenue chez les mâles de 2 carcinomes hépatocellulaires (0/20 chez les témoins).

    Effets sur la reproduction [10]

    Des effets embryotoxiques et tératogènes ont été observés uniquement chez la souris.

    L'administration par injection intrapéritonéale de 300 ou 400 mg/kg/j à des souris gestantes, pendant la période de l'organogénèse, provoque des effets embryotoxiques et faiblement tératogènes (exencéphalie, fente palatine, anophtalmie, côtes et/ou vertèbres fusionnées).

    Chez le rat, aucun effet n'a été noté.

  • Toxicité sur l’Homme

    Des atteintes des différentes muqueuses et du système ner­veux central sont observées lors d’intoxication aiguë. En cas d’exposition répétée, des hépatites et des dermatoses ont également été décrites. Les rares études chez l’homme sont insuffisantes pour déterminer le risque cancérogène du 1,1,2,2-tétrachloréthane (classement 2B selon le IARC, peut être cancérogène pour l’homme).

    Toxicité aiguë [6, 8, 12]

    Le tableau de l'intoxication aiguë associe à des signes d'irritation des muqueuses (digestives en cas d'ingestion, oculaires et respiratoires en cas d'inhalation) une dépres­sion du système nerveux central (confusion, troubles de l'équilibre, somnolence, puis coma, parfois convulsif), une cytolyse hépatique et, plus rarement, une atteinte tubu­laire rénale.

    Toxicité chronique [6, 8, 13, 14]

    Les publications rapportant les troubles observés chez des sujets exposés de manière prolongée à ce solvant sont toutes très anciennes. Il a été décrit des dermatoses orthoergiques, des hépatites cytolytiques et des cirrhoses hépatiques, des atteintes neurologiques centrales (trem­blements, troubles de l'humeur, céphalées, cauchemars, asthénie) et périphériques (paresthésie, hypoesthésie et déficit moteur des extrémités, atteinte des nerfs crâ­niens).

    Quelques auteurs ont signalé des modifications toujours discrètes de l'hémogramme (hyperleucocytose, mononu­cléose, lymphocytose, thrombocytose, anémie).

    Effets cancérogènes [15]

    Une étude de la mortalité chez des ouvriers exposés au 1,1,2,2-tétrachloroéthane révèle une augmentation dis­crète (non significative) des décès dus aux cancers géni­taux, aux leucémies et aux lymphomes

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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