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Ethylène thiourée

Fiche toxicologique n° 316

Sommaire de la fiche

Édition : Juillet 2017

Recommandations

En raison de la toxicité de l’éthylène thiourée, des mesures très sévères de protection collective, ou à défaut individuelle, s'imposent lors de la manipulation de cette substance. Chaque fois que l'usage et le procédé le permettent, il est recommandé d'utiliser un autre produit moins dangereux, après une étude comparative approfondie des risques encourus.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker l'éthylène thiourée dans un récipient hermétique et dans des locaux frais et bien ventilés, à l'abri de toute source d'ignition ou de chaleur (flammes, étincelles, rayonnements solaires...), de la lumière et à l'écart des produits incompatibles (oxy­dants forts, acides,acroléine...). Le sol de ces locaux sera incombustible, imperméable et sera réalisé de façon à permettre le lavage et l'évacuation contrôlée des eaux de nettoyage.
  • Conserver de préférence la substance dans son embal­lage d'origine soigneusement fermé et correctement éti­queté. Si le transvasement ne peut être évité, reproduire l'étiquette sur le nouvel emballage.
  • Prévoir des appareils de protection respiratoire isolants autonomes à proximité des locaux pour les interventions d'urgence.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux ateliers où est manipulé l’éthylène thiourée. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le produit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident. Une information spécifique devra être organisée, en liaison avec le médecin du travail, pour les femmes en âge de procréer.
  • Entreposer dans les locaux de travail des quantités ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
  • Ne pas fumer, boire ou manger sur les lieux de travail.
  • Éviter l'inhalation de poussières ou d'aérosols. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête (fabrication de l’éthylène thiourée). Prévoir une aspiration des émissions à leur source ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire. Leur choix dépend des conditions de travail. Pour les interventions d'urgence, le port d'un appareil respiratoire autonome isolant est nécessaire.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, lunettes de sécurité et gants imperméables. Ces équipements seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L'employeur assurera l'entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront rester dans l'entreprise.
  • Les appareils servant à l'application du produit seront vidés et nettoyés sur les lieux de travail.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans les cuves contenant ou ayant contenu de l’éthylène thiourée  sans prendre les précautions d'usage [40].
  • Contenir et collecter le matériel répandu à l'aide d'un matériau absorbant non combustible (par exemple sable, terre, kieselgur, vermiculite) et le mettre dans un conte­neur pour l'élimination.
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par l’éthylène thiourée.
  • Conserver les déchets, y compris les emballages vides et les eaux de nettoyage du matériel, dans des récipients spécialement prévus à cet effet, convenablement étique­tés. Éliminer les déchets dans les conditions autorisées par la réglementation.

Au point de vue médical

Suivi médical :

  • Eviter d’exposer les personnes atteintes d’affections thyroïdienne, hépatique ou rénale, et celles qui présentent des antécédents d’allergie à l’éthylène thiourée. Il est nécessaire de tenir compte de la présence d’éthylène thiourée dans certains équipements de protection individuelle (gants en caoutchouc) en cas d’antécédent d’allergie signalés. 

  • Lors des visites initiales et périodiques :

    • ​​ Examen clinique : Rechercher plus particulièrement des signes d’atteintes thyroïdienne, hépatique ou rénale.
    • Examens complémentaires : L’examen clinique initial pourra être complété par un bilan biologique évaluant les fonctions thyroïdienne, hépatique et rénale, qui servira de référence. La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (bilans thyroïdienne, hépatique et rénal) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • Fertilité :

 Des difficultés de conception chez l’homme et/ou la femme seront systématiquement recherchées à l’interrogatoire. Si de telles difficultés existent, le rôle de l’exposition professionnelle doit être évalué. Si nécessaire, une orientation vers une consultation spécialisée sera proposée en fournissant toutes les données disponibles sur l’exposition et les produits. 

  • Femmes enceintes et/ou allaitantes : 

L’exposition à l’éthylène thiourée des femmes enceintes ou qui allaitent est réglementairement interdite.

Informer les salariées en âge de procréer des dangers de cette substance pour le développement embryonnaire et fœtal. Leur rappeler l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail.

Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques. Une surveillance de la fonction thyroïdienne pourrait être mise en place en fonction des résultats de l’évaluation des risques

Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail.

Conduite à tenir en cas d’accident :

  • En cas de projection cutanée ou oculaire, retirer les vêtements souillés et rincer la peau et/ou les yeux immédiatement et abondamment à l’eau courante pendant au moins 15 minutes ; En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire et/ou cutanée apparait ou si la contamination cutanée est étendue ou prolongée, consulter un médecin et/ou ophtalmologiste. 
  • En cas d'ingestion, appeler rapidement un centre anti poison. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, pas tenter de provoquer des vomissements. En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin 
  • En cas d’inhalation massive, appeler rapidement un centre anti poison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée  en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire.( laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin.
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