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Bromure d'hydrogène et solutions aqueuses

Fiche toxicologique n° 311

Sommaire de la fiche

Édition : 2015

Recommandations

Le stockage et la manipulation du bromure d’hydrogène diffèrent selon qu’il s’agit du gaz ou des solutions aqueuses plus ou moins concentrées.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le bromure d’hydrogène (gaz liquéfié sous pression) dans des locaux frais, secs et bien ventilés. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…) et ne pas fumer. Tenir à l'écart des produits incompatibles tels que les oxydants et les bases.
  • L’acide bromhydrique sera stocké dans des locaux frais et bien ventilés, à l'écart des produits incompatibles notamment oxydants et bases.
  • Bannir de la construction et du local tout métal ou objet métallique susceptible de réagir avec dégagement d’hydrogène au contact du bromure d’hydrogène en présence d’humidité ou au contact d’acide bromhydrique.
  • Le sol de ces locaux sera imperméable, résistant aux acides et formera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement accidentel l’acide ne puisse se répandre au-dehors. Selon l’importance du stockage, prévoir l’écoulement vers une fosse de neutralisation.
  • Maintenir les récipients soigneusement fermés et étiquetés correctement.
  • Reproduire l’étiquette en cas de fractionnement de l’emballage.
  • Prévoir, à proximité du local de stockage, des équipements de protection individuelle notamment des appareils de protection respiratoire autonomes isolants, un poste d’eau à débit abondant, des douches et fontaines oculaires.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le bromure d’hydrogène ou ses solutions aqueuses. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le produit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident. Les procédures spéciales en cas d’accident feront l’objet d’exercices d’entraînement.
  • Pour la manipulation des récipients de bromure d’hydrogène, gaz sous pression, se conformer strictement aux instructions du fournisseur. Eviter tout choc ou manipulation brutale.
  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités limitées ne dépassant pas celles nécessaires au travail à réaliser.
  • Éviter l'inhalation de vapeurs, d’aérosols ou de brouillards de bromure d’hydrogène ou d’acide bromhydrique. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir un captage des émissions à leur source ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certaines opérations. Leur choix dépend des conditions de travail. Si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type BE2P3. Choisir de préférence un masque complet. Pour des interventions d'urgence, utiliser un appareil de protection respiratoire isolant autonome.
  • Contrôler fréquemment et  régulièrement la présence de  bromure  d’hydrogène dans l’air  (voir le paragraphe « Méthodes de détection et de détermination dans l’air ») et vérifier que la valeur limite réglementaire indicative est respectée.
  • Eviter le contact du produit avec la peau et les yeux. Selon les opérations à réaliser et la concentration en acide bromhydrique, mettre à la disposition du personnel des vêtements de protection résistants aux acides (combinaison, tablier, …), des bottes ou des chaussures fermées, des écrans faciaux ou des lunettes de sécurité avec protections latérales, des gants (par exemple  en caoutchouc naturel, caoutchouc nitrile, caoutchouc butyle, polychloroprène, Viton®, Barrier®, … ; le polychlorure de vinyle et le polyalcool vinylique ne sont pas recommandés car dégradés par l’acide bromhydrique [30]). Ces effets doivent être en bon état et, s’ils ne sont pas à usage unique, nettoyés après chaque usage. Pour le bromure d’hydrogène, des gants en caoutchouc butyle ou Viton® seront mis à disposition [30].
  • Prévoir l'installation de douches et de fontaines oculaires.
  • Effectuer les vidanges, transvasements, dilutions, dissolutions de manière à éviter les surchauffes locales, les projections de liquide et la formation de vapeurs/brouillards/aérosols.
  • Pour les dilutions avec l’eau (réaction exothermique), verser lentement l’acide concentré dans l’eau par petites quantités et en agitant. Ne jamais verser l’eau dans l’acide.
  • Ne pas fumer, boire et manger dans les ateliers.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du bromure  d’hydrogène ou de l'acide bromhydrique sans prendre les précautions d'usage [32].
  • En cas de fuite de bromure d’hydrogène ou de déversement accidentel d’acide bromhydrique, faire évacuer le personnel, aérer la zone et ne laisser intervenir que des opérateurs spécialement entraînés munis d'un équipement de protection approprié.
  • En cas déversement accidentel d’acide bromhydrique de faible importance, récupérer immédiatement le produit à l’aide d’un absorbant : boudin, feuilles ou granulés hydrophiles (polypropylène en mélange ou non avec des fibres minérales ou végétales et des additifs spéciaux). Laver ensuite la surface souillée à l’eau.
  • Ne pas rejeter l’acide bromhydrique à l’égout ou dans l’environnement aquatique.
  • Conserver les déchets et les eaux de nettoyage dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation. 

Au point de vue médical

  • A l'embauchage et lors des examens périodiques, rechercher plus particulièrement des signes d’atteintes oculaires, respiratoires ou cutanées. Il appartiendra au médecin du travail, en fonction des données de l'examen clinique et de l'appréciation de l'importance de l'exposition, de juger de l'opportunité d'effectuer des examens complémentaires (explorations fonctionnelles respiratoires). La fréquence des examens médicaux périodiques et des examens complémentaires sera déterminée par le médecin du travail en fonction de l’importance de l’exposition.
  • Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin ou du centre antipoison régional ou de services de secours médicalisés d'urgence.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l’eau pendant 10 à 15 minutes. Quel que soit l’état initial, adresser systématiquement le sujet chez un ophtalmologiste, en prévenant celui-ci du risque encouru.
  • En cas de contact cutané, laver immédiatement et abondamment à l’eau pendant 15 minutes, en retirant s’il y a lieu les vêtements souillés ; ceux-ci ne seront pas réutilisés avant d’être décontaminés. Consulter un médecin.
  • En cas d’inhalation de vapeurs ou d’aérosols, retirer le sujet de la zone polluée (après avoir pris les précautions nécessaires pour les intervenants). En l’absence de symptômes, prévenir du risque de survenue d’un œdème pulmonaire lésionnel dans les 48 heures suivant l’exposition et de la nécessité de consulter en cas d’apparition de symptômes respiratoires.
  • En cas d’ingestion accidentelle, ne pas faire boire et ne pas tenter de provoquer des vomissements.
  • Dans les deux cas précédents, placer la victime en position latérale de sécurité si elle est inconsciente ; même si son état est initialement satisfaisant, transférer en milieu hospitalier en ambulance médicalisée pour un bilan des lésions, une surveillance et un traitement symptomatique.
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