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Fibres d'alumine

Fiche toxicologique n° 305

Sommaire de la fiche

Édition : 2014

Recommandations

L'évaluation des risques est notamment basée sur la nature des fibres concernées et la forme sous laquelle elles sont produites, transformées ou utilisées (humides, additionnées de liant, sèches, etc.), sur le procédé indus­triel mis en œuvre, sur les niveaux d'exposition attendus ainsi que sur les méthodes envisagées pour réduire les émissions.

La mise en œuvre des mesures de prévention collective est prioritaire sur les mesures de protection individuelle et de manière générale, il convient de rechercher le niveau d'exposition le plus bas possible.

L'information et la formation des salariés porte sur les dangers pour la santé des fibres et de leurs dérivés, sur les pratiques de travail recommandées et sur l'utilisation des équipements de protection collective et individuelle.

Protection collective

  • Avoir recours à des systèmes clos (enceintes ou mélan­geurs) en utilisant des techniques automatisées.
  • Capter les fibres et poussières à la source en mettant en place une ventilation par aspiration localisée chaque fois que cela est réalisable, en tenant compte de la nature, des caractéristiques et du débit des polluants, de la taille et du type d'opérations effectuées ainsi que des mouve­ments d'air. Le captage des poussières à la source s'ef­fectue préférentiellement avec des systèmes aspirants, de type tables à dosseret aspirant. Les installations de captage doivent être conçues et dimensionnées de telle sorte que les concentrations en fibres et poussières dans l'atmosphère de travail soient toujours maintenues au niveau le plus bas possible. La ventilation générale n'est envisagée qu'en complément de la ventilation locale, ou si le recours à une ventilation locale est techniquement impossible. En effet, la ventilation générale n'est généra­lement pas satisfaisante car elle admet un niveau de pol­lution résiduelle sur le lieu de travail et des gradients de concentration importants entre la source et l'ambiance de l'atelier.
  • Travailler à l'humide, si le contexte le permet, en pre­nant garde au risque électrique.
  • Délimiter, signaliser et restreindre l'accès à la zone de mise en œuvre.
  • Déballer les fibres d'alumine au dernier moment et au plus près de leur lieu d'utilisation.
  • Éviter l'usinage (découpe, perçage, ponçage...) de fibres ou de matériaux en contenant en utilisant des produits prêts à poser ou pré-usinés. Si des découpes ou des per­çages sont nécessaires, effectuer ces opérations sur une table à dosseret aspirant.
  • Utiliser des outils manuels (couteaux, cutters, massi­cots) ou électriques à vitesse lente, qui produisent moins de poussières. Si des outils électriques à vitesse élevée sont néanmoins utilisés, ils doivent être munis de sys­tèmes intégrés de captage des poussières équipés de filtres à très haute efficacité de classe H13 selon la norme NF EN 1822-1.
  • Conditionner les fibres de manière totalement étanche, dans des emballages doubles en matière plastique soi­gneusement fermés. Leur stockage doit s'effectuer dans des locaux frais, bien ventilés, à l'abri des rayons solaires et à l'écart de toute source de chaleur ou d'ignition et des matières inflammables.
  • Maintenir en bon état de propreté la zone de travail avec un aspirateur équipé d'un filtre très haute efficacité ou par un nettoyage à l'humide avec de l'eau addition­née de détergent. Afin d'éviter la présence de débris ou déchets sur le sol, disposer des poubelles ou des conte­neurs d'élimination étanches au plus près des zones de travail.
  • Proscrire l'emploi de la soufflette à air comprimé et du balai.
  • Respecter les règles d'hygiène strictes avec notam­ment la prise d'une douche en fin de poste afin de limiter l'incrustation des fibres dans la peau. Les vêtements de travail doivent être soigneusement lavés, et rangés sépa­rément des autres vêtements.
  • Contrôler et entretenir régulièrement l'ensemble des installations de ventilation.
  • Indiquer dans une consigne d'utilisation les dispo­sitions prises pour la ventilation et fixer les mesures à prendre en cas de panne des installations.
  • Procéder à des mesures régulières de la concentration en fibres aux postes de travail, en faisant intervenir une personne ou un organisme agréé.

Protection individuelle

  • Le salarié doit être muni d'équipements de protection individuelle et doit notamment revêtir un vêtement de travail, si possible à usage unique, ensemble veste et pan­talon ample, ajustable au niveau du cou, des poignets et des chevilles, et dépourvu de plis ou revers avec des poches à rabats.
  • Il doit également porter des gants étanches et des lunettes équipées de protections latérales.
  • Si le captage à la source des fibres et des poussières est insuffisant, il est recommandé de porter un appareil de protection respiratoire filtrant anti-aérosols. Lorsque les opérations sont de courte durée, un demi-masque ou un masque complet à ventilation libre muni d'un filtre de classe 2 peut être utilisé (une pièce faciale équipée d'un filtre P2 ou une pièce faciale filtrante jetable FFP2). Si les travaux sont amenés à durer plus d'une heure, il est conseillé de porter un appareil de protection respiratoire filtrant à ventilation assistée de type cagoule TH2 P, demi-masque ou masque complet TM2 P [22].

Au point de vue technique

Stockage
Manipulation

Au point de vue médical

  • À l'examen d'embauche, il convient de réaliser une évaluation la plus précise possible des expositions anté­rieures aux fibres d'amiante et aux fibres céramiques réfractaires, ainsi qu'à la silice cristalline. Lorsqu'elles sont répertoriées, le suivi médical à mettre en œuvre est celui préconisé pour les expositions à ces polluants.
  • Il convient de ne pas affecter à un poste comportant un risque d'exposition aux fibres d'alumine des salariés pré­sentant une pathologie respiratoire chronique. L'examen clinique à l'embauche peut être complété par la réalisa­tion d'une radiographie du thorax standard et d'explora­tions fonctionnelles respiratoires qui serviront d'examens de référence.
  • Lors des visites périodiques, des signes locaux d'irrita­tion des voies respiratoires doivent être recherchés.
  • La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d'effectuer des examens complémen­taires seront déterminées par le médecin du travail en fonction de l'importance de l'exposition.
  • Les examens complémentaires d'embauche pourront être répétés à intervalles réguliers.
  • Lors d'accidents aigus, il convient de demander systé­matiquement l'avis d'un médecin ou du centre antipoison régional. En cas de projection oculaire, les yeux doivent être lavés immédiatement et abondamment à l'eau tiède pendant au moins 15 minutes. La survenue ou la persis­tance d'une rougeur, d'une douleur ou de troubles visuels après ce lavage impose un examen par un ophtalmolo­giste.
  • En cas d'inhalation massive de fibres et de poussières, le salarié doit être retiré de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Des manœuvres de réanimation pourront être entreprises si besoin. En cas de gêne respiratoire, le salarié doit être transféré à l'hôpital en ambulance médicalisée pour un bilan clinique et éventuellement radiologique, une sur­veillance et un traitement symptomatique si nécessaire.
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