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Dioxyde de titane

Fiche toxicologique n° 291

Sommaire de la fiche

Édition : Janvier 2022

Valeurs limites d’exposition professionnelle [3, 18, 20-23]

En France, une circulaire ancienne datant de 1987 recom­mande pour le dioxyde de titane (poussières inhalables) une valeur limite indicative de moyenne d'exposition (VME) de 10 mg/m3 en Ti (8 h/jour ; 40 h/semaine) dans l'air des locaux de travail.

Ces valeurs ont été récemment révisées. Depuis le 1er janvier 2022, dans les locaux à pollution spécifique, les concentrations moyennes en poussières totales et alvéolaires de l'atmosphère inhalée par un travailleur, évaluées sur une période de huit heures, ne doivent pas dépasser respectivement 7 et 3,5 milligrammes par mètre cube d'air.

Depuis 2011, l'institut américain NIOSH (National Insti­tute for Occupational Safety and Health) [3] recommande pour le dioxyde de titane des valeurs limites d'exposition professionnelle (10h/jour, pour une semaine de 40 heures) différentes selon la taille des particules ; cette différence reflète l'influence de la taille et de la surface spécifique dans la toxicité des particules nanométriques : VME = 2,4 mg/m3 pour le « dioxyde de titane fin » (fraction alvéolaire, particules primaires de diamètre > 100 nm). VME = 0,3 mg/m3 pour le « dioxyde de titane ultra-fin » (fraction alvéolaire, particules primaires de diamètre < 100 nm). Cette valeur est applicable aux particules agglomérées/agrégées et même si les agglomérats ou agrégats ont un diamètre > 100 nm.

Le NIOSH indique que le respect de ces valeurs devrait per­mettre de réduire les risques associés au développement de l'inflammation pulmonaire et du cancer.

Suite à la publication d'un rapport d'expertise collective [23], l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) recommande des valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP) pour le dioxyde de titane sous forme nanométrique (TiO2-NP) à 0,80 µg/m3 pour la VLEP 8 heures :  le respect de cette valeur permettrait de prévenir l'inflammation pulmonaire. Faute de données disponibles sur les effets immédiats du TiO2-NP, elle recommande également de ne pas dépasser la concentration de 4 µg/m3 sur une durée de 15 minutes.

Une expertise en cours permettra de déterminer les méthodes de mesure des concentrations de TiO2-NP dans l'air au regard de ces VLEP selon l'Anses.

Ces VLEP sont fixées dans la continuité de l'expertise que l'Agence a menée pour déterminer une valeur toxicologique de référence (VTR) pour la population générale. En avril 2019, elle a fixé cette valeur à 0,12 µg/m3 pour la variante P25 du TiO2-NP.

Méthodes d’évaluation de l’exposition professionnelle

Dans les environnements de travail où la présence de « dioxyde de titane ultra-fin » peut être exclue de manière certaine, les méthodes validées, décrites ci-dessous, s'ap­pliquent :

  • Prélèvement de la fraction inhalable des particules en suspension dans l'air par pompage de l'air au travers d'un dispositif adapté (cassette porte-filtre munie d'un filtre ou d'une capsule interne, cassette IOM...) [91 à 96] ;
  • Mise en solution du dioxyde de titane [97] ou protocole de minéralisation spécifique [98] ;
  • Analyse par spectrométrie d'absorption atomique (SAA) ou spectrométrie d'émission à plasma (ICP, ICP-AES, ICP- MS) [91,99, 100].

Lorsque la présence de « dioxyde de titane ultra-fin » ne peut être exclue de manière certaine, l'évaluation quanti­tative des expositions doit reposer sur une approche à plusieurs niveaux permettant de caractériser l'ensemble des particules d'échelle nanométrique sous leur forme individuelle, agrégée ou agglomérée [101].

En outre, au regard des relations observées entre le para­mètre de surface des particules et la toxicité, la métrique « surface » devrait être préférée à celle de la masse pour l'évaluation des expositions. Cependant, les méthodes associées de prélèvement et d'analyse ne sont pas dispo­nibles. Il est recommandé que la métrique « masse » reste la référence, à condition qu'une information relative a minima à la taille des particules qui composent l'aérosol, soit apportée.

Dans ce contexte, le NIOSH [3] recommande une appro­che basée sur des prélèvements individuels de la fraction alvéolaire de l'aérosol, simultanément sur différents médias de collecte [102, 103, 104] couplés à différentes tech­niques d'analyses (microscopie électronique à transmis­sion et microanalyse EDS, spectrométrie d'émission à plasma).

Cette approche permet théoriquement d'aboutir aux concentrations en dioxyde de titane qui correspondent respectivement à la fraction ultra-fine et fine et de les comparer aux valeurs guides correspondantes (voir la sec­tion « Valeurs limites d'exposition professionnelle »). Tou­tefois, il n'existe à ce jour aucun retour d'expérience publié sur cette recommandation du NIOSH relative au dioxyde de titane.

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