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Bromure d'éthidium

Fiche toxicologique n° 236

Sommaire de la fiche

Édition : Mise à jour 2010

Recommandations

En raison de la génotoxicité du bromure d'éthidium, une extrême prudence et une grande rigueur (respect des procédures de travail destinées à réduire l'exposition au maximum) sont nécessaires lors du stockage et de la manipulation de ce produit dans les laboratoires (se repor­ter au document INRS : Manipulation des substances génotoxiques utilisées au laboratoire [6]).

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le bromure d'éthidium dans des locaux séparés, bien ventilés, spécialement aménagés pour les produits génotoxiques, balisés par une signalisation rappelant le danger, fermés à clé. Seul, le personnel autorisé pourra y pénétrer.
    Le stock sera géré de façon très rigoureuse (registre des sorties tenu à jour avec nom du manipulateur et quanti­tés prélevées).
  • Conserver les récipients contenant le bromure d'éthi­dium ou les solutions diluées de bromure d'éthidium au réfrigérateur (pour réduire le risque de contamination bactérienne) balisé, fermé à clé, à l'écart de toute autre substance ou préparation.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation (symbole(s), phrase(s) de risque, conseil(s) de prudence). Reproduire l'étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
  • Le nettoyage des locaux sera assuré par du personnel informé des risques et spécialement formé (procédures à suivre).
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux locaux où est utilisé le bromure d'éthi- dium. En outre :

  • Limiter l'utilisation du bromure d'éthidium aux seuls cas où cette substance est impérativement indispensable. Des substances de remplacement sont proposées, par exemple l'iodure de propidium [6], mais on ne dispose pas de données permettant d'évaluer leurs dangers.
  • Instruire parfaitement le personnel des risques présen­tés par le produit, des précautions à observer telles que celles préconisées pour les substances génotoxiques et des mesures à prendre en cas d'accident [6].
  • Privilégier l'achat et l'emploi de bromure d'éthidium en solution afin d'éviter la manipulation du produit en pou­dre.
  • Dans le cas où le bromure d'éthidium est livré sous forme solide, l'inhalation de poussières doit être évitée lors des opérations de pesée ou de mise en solution.
  • Effectuer en appareil clos toute opération qui s'y prête (sorbonnes, enceintes de sécurité). Prévoir des appareils de protection respiratoire pour certains travaux de courte durée, à caractère exceptionnel ou pour des interventions d'urgence.
  • Contrôler la pollution des surfaces par essuyage à l'aide de lingettes mouillées et mesure de la fluorescence des eaux de lavage [7].
  • Éviter tout contact du produit (pur ou en solution) avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle, de préférence à usage unique : vêtements de travail, gants appropriés, lunettes de sécurité dont le port sera obligatoire à chaque manipulation du bromure d'éthidium. Ces effets seront jetés après usage (en sacs plastifiés spéciaux dans des poubelles d'évacuation spécifiques) pour être incinérés.
  • Ne pas fumer, boire et manger dans les locaux ; obser­ver une hygiène corporelle très stricte : lavage des mains et du visage avant les repas...
  • Les matériels devant subir un entretien ou une répara­tion, et qui auraient été en contact avec le bromure d'éthidium, devront être convenablement décontaminés préalablement à l'intervention des équipes d'entretien. Cette décontamination sera poussée le plus loin possible compte tenu des moyens techniques existants. Les équipes d'entretien seront prévenues des risques encou­rus et, si nécessaire, munies de dispositifs de protection appropriés.
    Les équipes d'entretien seront constituées exclusivement par du personnel spécialisé et expérimenté. Elles ne pour­ront effectuer leurs travaux qu'avec permis d'intervention.
    La décontamination devra être effectuée sous l'autorité du responsable du laboratoire utilisant ledit matériel.
    Un entretien préventif programmé permettra de limiter les interventions d'urgence.
  • Une attention particulière sera portée à l'entretien, ainsi qu'au bon fonctionnement (changement, dépose... ) des filtres destinés à assurer l'épuration de l'air avant rejet. Le personnel chargé de ce travail sera muni de dispositifs de protection individuelle (protection respiratoire, vête­ments étanches...), et les filtres usagés seront transportés dans des emballages étanches avant d'être décontaminés ou détruits.
  • En cas de déversement accidentel de produit solide, récupérer immédiatement les déchets dans des récipients prévus à cet effet, propres et secs, résistants et étanches. Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
  • En cas de déversement accidentel d'une solution de bromure d'éthidium, une procédure de décontamination est proposée [6, 7] à l'aide de lingettes imprégnées d'une solution aqueuse de nitrite de sodium et d'acide hypophosphoreux.
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le bromure d'éthidium.
  • Conserver tous les déchets (y compris les produits issus de différentes phases de nettoyage : résidus, lingettes, eaux de lavage.) dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation (destruction des substances dange­reuses et incinération selon des procédures validées).

Au point de vue médical

  • Éviter l'exposition des sujets qui présentent des derma­toses chroniques ou des troubles neurologiques sérieux. Au cours des examens systématiques, rechercher plus par­ticulièrement des troubles cutanés et neurologiques. Bien qu'aucun examen complémentaire ne soit exigé, il est souhaitable de vérifier la NFS chez les sujets qui manipulent de façon importante cette substance.
  • Insister sur la nécessité de se protéger pour éviter tout contact cutané. Les projections cutanées doivent être rapi­dement décontaminées, la zone atteinte sera lavée à l'eau pendant au moins 10 minutes. Il est souhaitable de consulter un médecin pour traitement éventuel et enre­gistrement de l'accident.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau et consulter un ophtalmologiste.
  • Les effets par ingestion accidentelle ne sont pas connus ; le sujet doit dans tous les cas être rapidement vu par un médecin pour décider d'une hospitalisation et d'une surveillance médicale. Si le sujet est conscient, il est possible d'essayer de le faire vomir.
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