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1,4-Dichlorobenzène

Fiche toxicologique n° 224

Sommaire de la fiche

Édition : Mars 2023

Recommandations

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
  • Former les opérateurs au risque lié aux atmosphères explosives (risque ATEX) [18]. 
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : Lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de poussières et de vapeurs. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des poussières et des vapeurs à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [19].
  • Réduire le nombre de personnes exposées au 1,4-dichlorobenzène.
  • Éviter tout rejet atmosphérique de 1,4-dichlorobenzène.
  • Faire évaluer annuellement l’exposition des salariés au 1,4-dichlorobenzène présent dans l’air par un organisme accrédité, sauf dans le cas où l’évaluation des risques a conclu à un risque faibleMéthodes d’évaluation de l’exposition professionnelle).
  • Les équipements et installations conducteurs d’électricité utilisant ou étant à proximité du 1,4-dichlorobenzène doivent posséder des liaisons équipotentielles et être mis à la terre, afin d’évacuer toute accumulation de charges électrostatiques pouvant générer une source d’inflammation sous forme d’étincelles [20]. 
  • Les opérations génératrices de sources d’inflammation (travaux par point chaud type soudage, découpage, meulage…) réalisées à proximité ou sur les équipements utilisant ou contenant le 1,4-dichlorobenzène doivent faire l’objet d’un permis de feu [21]. 
  • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [22].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du 1,4-dichlorobenzène sans prendre les précautions d’usage [23].
  • Supprimer toute source d’exposition par contamination en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail, à l'humide ou en utilisant un système d'aspiration adapté aux poussières combustibles

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels.

Les EPI ne doivent pas être source d’électricité statique (chaussures antistatiques, vêtements de protection et de travail dissipateurs de charges) [24,25]. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [26 à 29].

  • Appareils de protection respiratoire : si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type P3 lors de la manipulation de la substance [30].
  • Gants : le matériau recommandé pour des contacts intermittents ou en cas d’éclaboussure est le caoutchouc nitrile. Certains matériaux sont à éviter : les caoutchoucs naturel, néoprène et butyle et le polychlorure de vinyle [31 à 33].
  • Vêtements de protection : quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leur choix dépend de l’état physique de la substance. Seul le fabricant du vêtement peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [34].
  • Lunettes de sécurité : la rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [35].

 

Stockage

  • Stocker le 1,4-dichlorobenzène dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…).
  • Le stockage du 1,4-dichlorobenzène s'effectue habituellement dans des sacs de papier, des fûts en fibres ou en métal recouvert d'un revête­ment spécial. Il est également stocké à l'état fondu dans des citernes en acier inoxydable calorifugées. Par contre, le contact du 1,4-dichlorobenzène avec cer­tains caoutchoucs ou matières plastiques doit être évité. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée [36, 37].
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, la substance ne puisse se répandre au dehors.
  • Mettre le matériel électrique et non-électrique, y compris l’éclairage et la ventilation, en conformité avec la réglementation concernant les atmosphères explosives. 
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
  • Séparer le 1,4-dichlorobenzène des produits comburants. Si possible, la stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux. 

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le 1,4-dichlorobenzène.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de 1,4-dichlorobenzène, le balayage et l’utilisation de la soufflette sont à proscrire. Récupérer le produit en l’aspirant avec un aspirateur adapté à l'aspiration de poussières combustibles.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.

  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité [38].
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

Lors des visites initiale et périodiques

  • Rechercher particulièrement lors de l’interrogatoire et l’examen clinique, des antécédents de pathologies hépatique, rénale, hématologique ou neurologique, des symptômes évocateurs d’une anémie, d’une atteinte hépatique ou neurologique centrale, ainsi que des signes d’irritation de la peau ou des muqueuses oculaire et respiratoire.

  • L’examen clinique pourra être complété par la réalisation d’un bilan biologique portant sur les fonctions hépatique et rénale, qui servira de référence. La fréquence des examens médicaux et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.

 

  • Surveillance biologique de l'exposition

Le dosage du 2,5-dichlorophénol urinaire total en fin de poste et fin de semaine est proposé pour la surveillance biologique de l’exposition au 1,4-dichlorobenzène. Des valeurs biologiques d’interprétation (VBI) professionnelles ont été établies par la Commission allemande DFG pour le 2,5-dichlorophénol urinaire (après hydrolyse) en fin d’exposition ou fin de poste, après plusieurs postes en cas d’exposition au long cours, notamment une valeur BAT de 10 mg/L correspondant à une exposition atmosphérique à 2 ppm de 1,4-dichlorobenzène ainsi qu’une valeur BAR issue de la population générale de 25 µg/L correspondant au 95e percentile des valeurs observées en population générale [9].

 

Conduites à tenir en cas d’urgence

 

  • En cas de contact cutané, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation apparaît ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait, consulter un ophtalmologiste et le cas échéant lui signaler le port de lentilles.
  • En cas d'inhalation de vapeurs ou d’aérosols, appeler immédiatement un SAMU ou un centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant toutes les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes).
  • En cas d'ingestion, appeler immédiatement un SAMU ou un centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements.
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