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Dichloroisocyanurate de sodium et de potassium

Fiche toxicologique n° 220

Sommaire de la fiche

Édition : 2011

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Les dichloroisocyanurates de sodium et de potassium se décomposent très rapidement en isocyanurates de sodium et de potassium dans l’eau ou au contact de la salive.

    Chez l'animal
    Métabolisme

    Les dichloroisocyanurates de sodium ou de potassium se décomposent très rapidement, soit dans l'eau, soit au contact de la salive pour former des isocyanurates de sodium ou de potassium.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [1-3]

    Les dichloroisocyanurates de sodium et de potassium, sous forme non diluée, sont sévèrement irritants.

    Voie

    Espèce

    DL50/CL50

    Dichloroisocyanurate de sodium

    Orale

    Rat

    1 420 mg/kg (solution aqueuse à 20 %)

    1 670 mg/kg (solution aqueuse à 10 %)

    Inhalatoire

    Rat

    < 3,39 mg/L/1 h (anhydre)

    < 4,26 mg/L/1 h (monohydrate)

    < 6,55 mg/L/1 h (dihydrate)

    Cutanée

    Lapin

    > 3 160 mg/kg (solution aqueuse à 40 %)

    Dichloroisocyanurate de potassium

    Orale

    Rat

    600-1 215 mg/kg

    Cutanée

    Lapin

    > 5 000 mg/kg

    Les symptômes d'une intoxication par voie orale sont amaigrissement, fatigue, perte d'appétit, léthargie et diar­rhées. La mort survient dans un délai de quelques heures à une semaine. L'autopsie révèle une inflammation mar­quée des muqueuses gastro-intestinales, des œdèmes tis­sulaires et une congestion du foie et des reins. Chez le lapin, l'administration orale d'une dose unique de 2000 à 2500 mg/kg entraîne l'apparition d'hypersalivation, de larmoiement, de dyspnée, de tremblements et d'un coma précédant la mort avec, à l'autopsie, une inflammation du tube digestif, une irritation gastrique, des anomalies hépatiques et un œdème pulmonaire. Exposé par inhala­tion, le rat (3,39 à 6,65 mg/L pendant 1 heure) présente larmoiements, décharge nasale, salivation, respiration dif­ficile après 10 à 15 minutes d'exposition. À l'autopsie des animaux morts, on retrouve du liquide dans la trachée et des poumons hémorragiques.

    Les poudres non diluées ou les solutions concentrées de dichloroisocyanurate de sodium sont peu ou pas irritantes en application unique de 24 à 34 heures sur la peau intacte de lapin. Par contre, elles entraînent l'apparition rapide (en 1 heure) d'une irritation sévère lors de l'appli­cation sur une peau abrasée, avec un érythème s'aggra­vant progressivement en l'absence de tout traitement. Le dichloroisocyanurate de potassium, appliqué sous occlusion (500 mg, 24 heures), est sévèrement irritant pour la peau du lapin.

    Les dichloroisocyanurates de sodium et de potassium non dilués sont également des irritants sévères pour les yeux de lapin après application unique sur la conjonctive, entraînant des phénomènes inflammatoires presque immédiats réversibles en 7 jours.

    Toxicité subchronique, chronique

    Une exposition répétée par voie orale induit, à forte dose, des effets irritants locaux et une baisse de poids corporel.

    Des rats ayant reçu du dichloroisocyanurate de sodium dans l'eau de boisson à des doses de 400, 1200, 4000 et 8 000 mg/L (soit environ 50-150-500-1000 mg/kg/j), sur une période de 59 jours, présentent une augmentation de la létalité, une respiration difficile et une baisse de poids aux deux plus fortes doses ; à l'autopsie, les animaux exposés à 8 000 mg/L ont un tractus gastro-intestinal hémorragique. La NOEL est de 50 mg/kg/j pour les mâles et 130 mg/kg/j pour les femelles.

    Des groupes de 10 rats mâles et de 10 rats femelles, ainsi qu'un groupe de 3 chiens, ont été nourris avec des ali­ments contenant 16,6 et 333 ppm de dichloroisocyanu­rate de sodium pendant 6 mois. Il n'a été constaté ni désordre hématologique, ni protéinurie, ni glycosurie, ni variation du poids des organes et l'examen histologique des tissus s'est révélé normal. L'administration de nourri­ture contenant 0, 2 000, 6 000 et 12 000 mg/kg de dichloro­isocyanurate (soit 0-100-300-600 mg/kg/j) pendant 13 semaines provoque, chez le rat, une réduction de poids et une diminution du poids du foie et des reins. La NOEL est de 100 mg/kg/j.

    Aucun signe d'irritation cutanée n'a été observé chez le lapin traité 5 jours par semaine pendant 3 mois par des applications quotidiennes sur la peau de 5 mL d'une solu­tion contenant 16,6 ppm (soit 0,08 mg) ou 333 ppm (soit 1,7 mg) de dichloroisocyanurate de sodium.

    Aucun signe d'atteinte oculaire ni d'irritation des tissus locaux n'a été constaté chez le lapin au cours d'une instillation quotidienne de 0,1 mL d'une solution conte­nant 16,6 ppm (soit 0,0017 mg) ou 333 ppm (soit 0,033 mg) de dichloroisocyanurate de sodium pendant 3 mois.

    Effets génotoxiques

    Un test d’Ames s’est révélé négatif pour les dichloroisocyanurate de sodium et de potassium.

    Les dichloroisocyanurate de sodium et de potassium ne sont pas génotoxiques dans le test d'Ames pratiqué sur S. typhimurium TA98, TA100, TA1535, TA1537 avec ou sans activateurs métaboliques.

    Effets cancérogènes

    Aucune donnée n’est disponible chez l’animal.

    Il n'y a pas d'étude disponible sur les effets cancérogènes des dichloroisocyanurates de sodium et de potassium.

    Effets sur la reproduction

    Le dichloroisocyanurate de sodium est responsable d’un retard d’ossification lié à la toxicité maternelle chez la souris.

    Le dichloroisocyanurate de sodium induit, chez la souris (0-25-100-400 mg/kg/j, gavage du 6e au 15e jour de ges­tation), 50 % de létalité maternelle à la plus forte dose ; il n'y a pas de fœtotoxicité, mais un retard d'ossification lié à la toxicité maternelle.

  • Toxicité sur l’Homme [2, 3]

    Les dichloroisocyanurates de sodium et de potassium sont irritants pour les yeux, la peau humide et les voies aériennes supérieures.

    Toxicité aiguë

    Au cours d'accident d'ingestion de tablettes de dichloro­isocyanurate (chez l'adulte ou l'enfant), les principaux signes constatés sont une irritation buccale avec hyper­salivation. Le produit provoque ensuite des ulcérations de l'estomac avec hémorragie. Les cas les plus graves peu­vent être mortels ; les effets associent une lacrymation, une dyspnée, des troubles neurologiques (faiblesse et léthargie puis coma) et digestifs avec diarrhée.

    Le contact avec la peau sèche est peu irritant, mais si la peau est humide, une irritation sévère peut être observée. L'irritation oculaire est constante et importante, avec de possibles séquelles.

    Toxicité chronique

    Une étude rapporte que les employés d'une entreprise d'emballage de poudre de dichloroisocyanurate de sodium, associé à de l'acide trichloroisocyanurique, se plaignaient d'irritation oculaire et de toux.

    Des phénomènes de bronchospasme non spécifique pro­bablement d'origine irritative ont également été observés.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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