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Anhydride acétique

Fiche toxicologique n° 219

Sommaire de la fiche

Édition : Février 2024

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [2, 4, 15]

    L’anhydride acétique inhalé est absorbé par les voies respiratoires supérieures et inférieures. Il est entièrement hydrolysé en acide acétique au site de contact ; la demi-vie de l’anhydride acétique est d'environ 4 minutes en solution aqueuse.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [8]

    La toxicité aiguë de l’anhydride acétique est faible chez le rat. Cette substance est irritante et corrosive pour la peau, les yeux, les voies respiratoires et digestives.

    Les DL50 par voie orale chez le rat varient de 630 à 1780 mg/kg. Chez le lapin, la DL50 par voie cutanée est de l’ordre de 4000 mg/kg pc.

    L'inhalation de vapeur saturante durant 5 minutes suffit à tuer l'ensemble des animaux exposés. Une concentration de 2000 ppm (8000 mg/m3) inhalés pendant 4 heures entraîne la mort de tous les rats exposés ; 1000 ppm (4000 mg/m3) inhalés pendant 4 heures ne provoquent, par contre, aucune mortalité après 14 jours de surveillance [16].

    L’anhydride acétique est corrosif pour les tractus respiratoire et gastro-intestinal.

     

    • Irritation, sensibilisation

    Sur la peau du lapin, une application unique n'entraîne qu'un érythème modéré ; chez le cobaye, l'irritation est plus importante.

    L'anhydride acétique est surtout un irritant majeur pour l'œil du lapin où il peut provoquer une conjonctivite intense, ainsi qu'une opacité cornéenne.

    Aucune donnée n’est disponible concernant la sensibilisation.

    Toxicité subchronique, chronique [9]

    L’exposition répétée à des vapeurs d’anhydride acétique entraine une irritation plus ou moins sévère des voies respiratoires et des atteintes oculaires.

    Des rats ont été exposés à des vapeurs d’anhydride acétique pendant 2 semaines (0-25-100 ou 400 ppm, 6 h/j). En raison d’une mortalité importante à plus forte concentration dès la 1re exposition, le traitement de ce groupe a été stoppé. Chez tous les animaux exposés, une irritation des voies respiratoires est rapportée dès 25 ppm ; un gonflement des ganglions lymphatiques est aussi observé.

    Au cours d’une étude menée sur 13 semaines (rats, 0-1-5 ou 20 ppm, 6 h/j, 5 j/sem), la prise de nourriture et le gain de poids corporel sont diminués à la plus forte concentration ; les animaux présentent de plus des signes cliniques d’irritation locale (fermeture partielle des yeux, respiration bruyante) et des modifications de la cornée (déjà présentes chez quelques animaux à 5 ppm). A partir de 5 ppm, des modifications histopathologiques sont observées dans les voies respiratoires, leur sévérité étant dose-dépendante : hyperplasie et métaplasie épithéliales au niveau du nez, du larynx et de la trachée. A la plus forte concentration, une irritation pulmonaire est aussi présente. Au cours de la période de récupération suivant l’exposition à 20 ppm, l’incidence et la sévérité des lésions diminuent.

    Effets génotoxiques [4]

    L’anhydride acétique n’est pas génotoxique.

    In vitro

    Les tests d’Ames réalisés sur différentes souches de S. thyphimurium ont donné des résultats négatifs, avec ou sans activation métabolique.

    In vivo

    L’exposition de rats pendant 13 semaines à 20 ppm d’anhydride acétique n’augmente pas la fréquence de micronoyaux dans les cellules de moelle osseuse de ces animaux.

    Effets cancérogènes

    Aucune donnée n’est disponible chez l’animal à la date de publication de cette fiche toxicologique (novembre 2023).

    Effets sur la reproduction [9]

    Les études disponibles à ce jour ne montrent aucun effet sur la reproduction ou le développement.

    Fertilité

    Dans l’étude de 13 semaines décrite en toxicité chronique, aucun effet sur les organes reproducteurs n’est observé à la plus forte concentration (20 ppm).

    Développement

    Des rates gestantes ont été exposées à des vapeurs d’anhydride acétique du 6e au 15e jour de gestation (0-25 ou 100 ppm, 6 h/j). Des césariennes prématurées ont été réalisées au 13e jour de gestation chez les rates exposées à 100 ppm, en raison d’une irritation locale sévère : une résorption complète des portées a été notée chez 2 des 4 femelles exposées. Tous les animaux exposés ont présenté une irritation du tractus respiratoire, une diminution de la prise de poids et une baisse de la consommation de nourriture et d’eau. Aucun effet sur la viabilité des fœtus, la taille des portées, le poids fœtal ou l’incidence d’anomalies viscérales n’est mis évidence à 25 ppm.

  • Toxicité sur l’Homme [17-20]

    La toxicité de l’anhydride acétique est surtout marquée par son caractère irritant lors d’expositions aiguës. Par inhalation, Il peut être responsable d’irritations du tractus respiratoire et de l’œil. Par projection, des brûlures cutanées ainsi que des lésions conjonctivales et cornéennes sont rapportées. Aucune donnée n’est disponible chez l’Homme pour les effets chroniques, génotoxiques, cancérogènes ou sur la reproduction.

    Les effets connus chez l'Homme sont sur­tout liés à une exposition aiguë, c'est à chaque fois l'effet irritant qui domine. L'inhalation, même à des concentrations faibles, de l'ordre de 5 ppm, peut provoquer une atteinte du tractus respiratoire (rhinor­rhée, toux, dyspnée, douleur thoracique et bronchopathie spastique), de l'œil (larmoie­ment, conjonctivite, parfois photophobie).

    Lors de projection sur la peau, on peut observer des brûlures parfois du second degré. Sur l'œil, il existe d'abord une impor­tante douleur suivie, quelques heures après, par des lésions conjonctivales et cornéennes ; la régression de tels signes est habituelle après un traitement de plusieurs jours.

    Aucun effet chronique n'a été décrit.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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