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Paraquat

Fiche toxicologique n° 182

Sommaire de la fiche

Édition : 2012

Recommandations

En raison de la toxicité élevée du paraquat et de ses sels pour la santé et l'environnement, des mesures rigoureuses de prévention se sont imposées lors de son utilisation. Le paraquat était le plus souvent délivré sous forme de spécialités commerciales ; les recommandations de stoc­kage et d'utilisation devaient prendre en compte leur composition et leur forme physique, et sont toujours d'ac­tualité.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le paraquat dans des locaux frais, bien ventilés, à l'abri de la chaleur, des matériaux incompatibles (bases, oxydants forts, sels de métaux, UV...) et de la lumière. Le sol de ces locaux doit être incombustible, imperméable et être réalisé de façon à permettre le lavage et l'évacuation contrôlée des eaux de nettoyage.
  • Conserver de préférence la substance dans son emballage d'origine soigneusement fermé et correcte­ment étiqueté. Si le transvasement ne peut être évité, reproduction de l'étiquette sur le nouvel emballage.
  • Des appareils de protection respiratoire autonomes iso­lants doivent être prévus à proximité des locaux pour les interventions d'urgence.
  • Les spécialités commerciales phytopharmaceutiques doivent être conservées dans leur emballage d'origine dans des locaux frais et ventilés, sans denrées alimen­taires et hors de portée des enfants.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux ateliers où était manipulé le paraquat. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident.
  • Entreposer dans les locaux de travail des quantités ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
  • Ne pas fumer, boire ou manger sur les lieux de travail.
  • L'application des spécialités phytopharmaceutiques devait être faite en respectant scrupuleusement les consignes du fabricant pour assurer la protection des applicateurs, des consommateurs et de l'environnement.
  • Lors de l'application par pulvérisation, éviter l'inhalation d'aérosol. Le port d'un équipement individuel approprié est nécessaire : combinaison de travail, gants, bottes, lunettes de sécurité à protections latérales, appareil de protection respiratoire (APR) ; faire fonctionner le pulvéri­sateur sous faible pression (inférieure à 1 bar) pour ne pas former de trop fines gouttes. Ne pas traiter par forte cha­leur, contre le vent ou par vent violent.
  • Éviter tout contact avec le produit. Mettre à disposition du personnel des vêtements de protection, des gants et des lunettes de sécurité.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire strictes : lavage soigneux des mains et du visage à l'eau et au savon après manipulation, passage à la douche et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de travail qui doivent être réguliè­rement lavés et entretenus.
  • Les appareils servant à l'application du produit doivent être vidés et nettoyés sur les lieux de travail.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans les cuves contenant ou ayant contenu du paraquat sans prendre les précautions d'usage[20].
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le paraquat.
  • En cas de déversement accidentel, récupération du pro­duit puis lavage à grande eau de la surface ayant été souillée.
  • Conservation des déchets, y compris des emballages vides et des eaux de nettoyage du matériel, dans des réci­pients spécialement prévus à cet effet, convenablement étiquetés. Élimination des déchets dans les conditions autorisées par la réglementation.

Au point de vue médical

  • À l'embauchage, éloigner les personnes ayant des affec­tions pulmonaires ou des dermatoses chroniques (qui pourraient favoriser la pénétration du produit).
  • Aux examens périodiques, rechercher les lésions cutanées, unguéales et des signes d'intolérance (troubles digestifs, épistaxis...). Une surveillance pulmonaire cli­nique est nécessaire, complétée par des épreuves fonc­tionnelles respiratoires.
  • En cas de projections oculaires ou cutanées, laver immé­diatement à grande eau pendant dix minutes. Retirer les vêtements souillés. Même en l'absence de signes, montrer les victimes de projections oculaires à un ophtal­mologiste.
  • En cas d'ingestion, quelle que soit la quantité, faire vomir le plus rapidement possible (la présence d'un émé­tique dans les formulations commerciales facilite le vomissement). Puis faire absorber au plus vite plusieurs cuillerées à soupe de terre absorbante ou à défaut du charbon activé.
  • Transférer la victime en milieu hospitalier où elle subira une nouvelle évacuation digestive et l'ingestion de terre à foulon. Une fibroscopie digestive sera réalisée afin de faire un bilan des lésions caustiques.
  • Une recherche semi-quantitative de paraquat dans les urines sera effectuée au plus tôt afin de confirmer la réalité de l'intoxication et de donner une première appré­ciation de sa gravité ; cette analyse sera complétée par un dosage sanguin dont le résultat sera comparé à des courbes de référence. Ceci permettra d'évaluer le risque de fibrose et de guider le traitement.
  • L'administration d'oxygène doit être évitée et retardée au maximum. Ce geste provoque une aggravation de la fibrose.
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