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Diisocyanate d'hexaméthylène

Fiche toxicologique n° 164

Sommaire de la fiche

Édition : 2012

Recommandations

En raison de la grande toxicité du diisocyanate d'hexaméthylène, des mesures sévères de prévention et de protec­tion s'imposent lors de son stockage et de son utilisation.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le HDI dans des locaux frais et bien ventilés, à l'abri de la chaleur et de toute source d'ignition (rayons solaires, flammes, étincelles...) et à l'écart des produits incompatibles (acides, alcools, bases, amine, eau).
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au dehors.
  • Prendre toute précaution pour éviter une rentrée d'hu­midité pendant le chargement, le stockage et le décharge­ment du produit.
  • Interdire de fumer.
  • Maintenir les récipients soigneusement fermés et éti­quetés correctement. Reproduire l'étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants auto­nomes seront prévus à proximité des locaux pour les interventions d'urgence.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le HDI. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le pro­duit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident. Les procédures spéciales en cas d'urgence feront l'objet d'exercices d'entraînement.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail à réaliser.
  • Prévenir toute inhalation de vapeurs ou aérosols. Effec­tuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs ou aérosols à leur source d'émission ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains travaux de courte durée. Leur choix dépend des conditions de travail. Un appareil de pro­tection respiratoire à adduction d'air sera de préférence utilisé. Si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d'un filtre de type combiné AB-P3. Pour les interven­tions d'urgence, le port d'un appareil respiratoire isolant autonome est nécessaire.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l'atmosphère en HDI.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail (combinai­son, bottes), gants imperméables (de type caoutchouc butyle, polyéthylène, Viton®/caoutchouc butyle, Silver Shield/4H®, Tychem® (SL, F, BR/LV et Responder®) ; le polychlorure de vinyle n'est pas recommandé [19]) et lunettes de sécurité à protection latérale. Ces effets seront mainte­nus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Obser­ver une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L'employeur assurera l'entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront rester dans l'entreprise.
  • Prévoir l'installation de douches de sécurité et de fontaines oculaires dans les ateliers où le produit est manipulé de façon constante.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du HDI sans prendre les précautions d'usage[20].
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le HDI.
  • Des stocks de décontaminant approprié doivent toujours être disponibles (soude/détergent/eau : (5-­10 %)/(0,2-0,5 %)/(90-95 %) ou ammoniaque concen­trée/détergent/eau (3-8 %)/(0,2-0,5 %)/(90-95 %)). En cas de fuite ou de déversement accidentel, faire évacuer le personnel et ne faire intervenir que des opérateurs entraînés munis d'un équipement de protection approprié. Recou­vrir immédiatement le produit d'un matériau absorbant inerte (sable, terre). Verser ensuite le décontaminant et laisser agir en ayant pris soin d'assurer une bonne ventila­tion.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions auto­risées par la réglementation.

Au point de vue médical

  • Éviter d'exposer au HDI des personnes atteintes d'affec­tion respiratoire chronique (notamment les asthmatiques et les bronchitiques) et celles qui ont déjà présenté une allergie au produit ou à tout autre isocyanate.
  • La surveillance médicale devrait comprendre, outre l'examen clinique, une radiographie pulmonaire et des épreuves fonctionnelles respiratoires de base (courbe débits-volumes au minimum et étude de la diffusion de l'oxyde de carbone si nécessaire) ; ces examens seront réalisés à l'embauchage et renouvelés à intervalles régu­liers ou en cas d'apparition de troubles respiratoires.
  • Si l'exploration d'un asthme ou d'une pneumopathie d'hypersensibilité nécessite un test de provocation, celui- ci ne doit être réalisé qu'en milieu spécialisé, car il peut être à l'origine de manifestations sévères. En cas d'asthme, la réponse au test peut être précoce et/ou tar­dive et les malades doivent être surveillés pendant au moins 24 heures en milieu médicalisé.
  • En cas de projection cutanée, laver immédiatement et abondamment à l'eau pendant 10 à 15 minutes, après avoir retiré les vêtements souillés. S'il apparaît des brûlures cutanées, faire appeler un médecin pour qu'il débute un traitement symptomatique.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau pendant 15 minutes. Dans tous les cas, consulter ensuite un ophtalmologiste.
  • En cas d'inhalation massive de vapeurs ou d'aérosols, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires. Faire transférer la victime en milieu hospitalier (réanimation si nécessaire) par ambu­lance médicalisée, même si l'état clinique du blessé semble s'améliorer. En attendant l'arrivée des secours, mettre en œuvre s'il y a lieu une assistance respiratoire. Une surveillance clinique et radiologique prolongée sera nécessaire, en raison de la possibilité de survenue retar­dée d'un œdème pulmonaire.
  • En cas d'ingestion, ne pas faire boire et ne pas tenter de faire vomir : faire hospitaliser la victime dans les plus brefs délais par ambulance médicalisée si possible.
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