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Acide borique - Tétraborates de disodium

Fiche toxicologique n° 138

Sommaire de la fiche

Édition : Mars 2022

Recommandations

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : Lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de poussières. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des poussières à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [81].
  • Réduire le nombre de personnes exposées à l'acide borique et aux tétraborates de disodium.
  • Éviter tout rejet atmosphérique d'acide borique et de tétraborates de disodium.
  • Evaluer régulièrement l’exposition des salariés à l'acide borique et aux tétraborates de disodium présents dans l’air (§ Méthodes d'évaluation de l'exposition professionnelle).
  • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [82].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l'acide borique ou un tétraborate de disodium sans prendre les précautions d’usage [83].
  • Supprimer toute source d’exposition par contamination en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail, à l'humide ou en utilisant un système d'aspiration.

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [84 à 87].

  • Appareils de protection respiratoire : Si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type P3 lors de la manipulation de la substance [88].
  • Gants : Les matériaux préconisés pour un contact prolongé sont les caoutchoucs naturel, butyle, néoprène, nitrile, le poly(chlorure de vinyle), Viton® et Viton®/Butyl Rubber (élastomères fluorés), Barrier®- PE/PA/PE et Silver Shield® PE/EVAL/PE. L'alcool polyvinylique est à éviter [89 à 91].
  • Vêtements de protection : Quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leur choix dépend de l’état physique de la substance. Seul le fabricant peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [92].
  • Lunettes de sécurité : La rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [93].

 

Stockage

  • Stocker ces substances dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…).
  • Le stockage de l'acide borique et des tétraborates de disosidum s'effectue habituellement dans des emballages en papier, carton, polypropylène ou polyéthylène haute densité. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, ces substances ne puissent pas se répandre au dehors.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
  • Séparer ces substances des bases fortes. Si possible, les stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux.

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par de l'acide borique ou du tétraborate de disodium.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de poudre ou de poussières, le balayage et l’utilisation de la soufflette sont à proscrire. Récupérer le produit en l’aspirant avec un aspirateur industriel.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires [94].
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

 

  • Lors des visites initiales et périodiques
    • Examen clinique : rechercher plus particulièrement des signes d’atteinte respiratoire, oculaire, cutanée, des signes d’encéphalopathie débutante ou encore des difficultés de conception.
    • Examens complémentaires : la fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (épreuves fonctionelles respiratoires,...) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • Fertilité/Femmes enceintes et/ou allaitantes
    • L’exposition à l’acide borique et au borax des femmes enceintes ou allaitantes est réglementairement interdite. Des difficultés de conception chez l’homme et/ou la femme seront systématiquement recherchées à l’interrogatoire. Si de telles difficultés existent, le rôle de l’exposition professionnelle doit être évalué. Si nécessaire, une orientation vers une consultation spécialisée sera proposée en fournissant toutes les données disponibles sur l’exposition et les produits.
    • Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques.
    • Informer les salarié(e)s exposés des dangers de cette substance pour la fertilité et la grossesse et de l’importance du respect des mesures de prévention.
    • Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail.
  • Surveillance biologique de l'exposition
    • Le dosage du bore urinaire en fin de poste de travail peut être intéressant pour la surveillance biologique des salariés exposés. Des valeurs biologiques d’interprétation issues de la population générale, correspondant au 95e percentile des valeurs mesurées, sont disponibles pour cet indicateur [30].

 

Conduite à tenir en cas d’urgence

  • En cas de contact cutanéappeler rapidement un centre anti poison. Retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si des lésions cutanées existent ou apparaissent, ou si la contamination cutanée est étendue ou prolongée, une sur­veillance médicale (clinique et biologique) est nécessaire.

  • En cas de projection oculaire : rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait, consulter un ophtalmologiste et le cas échéant lui signaler le port de lentilles.

  • En cas d'inhalation massivetransporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs.

  • En cas d'ingestion : si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements.

Dans les deux derniers cas, appeler rapidement un centre anti poison ou un SAMU. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation.  Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos.  Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). Même si l'état initial paraît satisfaisant, transférer en milieu hospitalier par ambulance médi­calisée si nécessaire.

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