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Acétate de 2-méthoxyéthyle

Fiche toxicologique n° 131

Sommaire de la fiche

Édition : Mise à jour 2014

Recommandations

En raison de la toxicité de l’acétate de 2-méthoxyéthyle, des mesures très sévères de protection collective, ou à défaut individuelle, s’imposent lors de la manipulation de cette substance. Chaque fois que l’usage et le procédé le permettent, il est recommandé d’utiliser un autre produit moins dangereux, après une étude comparative approfondie des risques encourus.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker l’acétate de 2-méthoxyéthyle dans des locaux frais et bien ventilés, à l’abri des rayonnements solaires et de toute source de chaleur ou d’ignition (flammes, étincelles…) et à l’écart des produits oxydants, des bases et des acides forts. Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu’en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • Interdire de fumer.
  • Mettre le matériel électrique, y compris l’éclairage, en conformité avec la réglementation en vigueur.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
  • Prendre toutes dispositions pour éviter l’accumulation d’électricité statique.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé l’acétate de 2- méthoxyéthyle.

En outre :

  • Instruire le personnel des dangers présentés par le produit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident. Une information spécifique devra être organisée en liaison avec le médecin du travail sur les risques potentiels de l’acétate de 2-méthoxyéthyle sur la fonction de reproduction.
  • Éviter toute surchauffe brutale ; ne pas distiller à sec.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Prévenir toute inhalation de vapeurs. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s’y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d’émission ainsi qu’une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certaines opérations exceptionnelles de courte durée ; leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type A. Pour des interventions d’urgence, le port d’un appareil respiratoire autonome isolant est nécessaire.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l’atmosphère en acétate de 2-méthoxyéthyle.
  • Éviter tout contact du produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, gants imperméables (par exemple caoutchouc butyle, 4H®; certaines matières telles que le caoutchouc naturel, le caoutchouc nitrile, le polychloroprène, le polychlorure de vinyle ou Viton® ne sont pas recommandées [15] et des lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Interdire de fumer, boire ou manger dans les ateliers. Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L’employeur assurera l’entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront rester dans l’entreprise.
  • Prévoir des douches et fontaines oculaires.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l’acétate de 2-méthoxyéthyle sans prendre les précautions d’usage [16].
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par l’acétate de 2-méthoxyéthyle.
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l’avoir recouvert de matériau absorbant inerte (sable, terre). Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée. Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d’ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d’un équipement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation (incinération contrôlée, par exemple).

Au point de vue médical

  • La visite d’embauchage comportera un interrogatoire et un examen clinique soigneux dont les données pourront être complétées par un hémogramme avec numération des plaquettes, la recherche d’une protéinurie, d’une hématurie ou d’une hémoglobinurie avec une bandelette réactive et une créatininémie.

Surveillance biologique

Le dosage de l'acide 2-méthoxyacétique urinaire en fin de poste de travail et fin de semaine est à privilégier : il reflète l'exposition de la semaine. Ce paramètre, responsable des effets toxiques, est sensible et spécifique, utilisable même pour des niveaux d'exposition inférieurs à 0,1 ppm. La corrélation entre la concentration urinaire d’acide 2-méthoxyacétique et l'intensité de l'exposition à l’acétate de 2-méthoxyéthyle est bonne sauf en cas d’exposition cutanée du produit.

Dans la population générale non professionnellement exposée, des taux d’acide 2-méthoxyacétique urinaire non nuls sont retrouvés. L'ACGIH a fixé un BEI pour l'acide 2-méthoxyacétique urinaire en fin de poste et fin de semaine de travail à 1 mg/g. de créatinine, basé principalement sur une relation avec la TLV-TWA-8h de 0,1 ppm.

  • Du fait des risques possibles pour la reproduction, on avertira les personnes qui doivent manipuler de l’acétate de 2-méthoxyéthyle des effets sur la fertilité ; on recherchera systématiquement des difficultés de conception. Les femmes désirant procréer doivent être prévenues d’un risque éventuel. Les femmes enceintes ne doivent pas être exposées à l’acétate de 2-méthoxyéthyle.
  • On évitera d’exposer à l’acétate de 2-méthoxyéthyle les personnes souffrant d’une dermatose étendue, d’une affection du système nerveux central, d’éthylisme ou d’une atteinte rénale chronique.
  • Après l’admission au poste, un examen médical systématique sera périodiquement effectué. La fréquence des visites sera déterminée par le médecin du travail en fonction de l’importance de l’exposition. À chaque visite, les examens cliniques et paracliniques de l’embauchage seront répétés. Les organes génitaux externes du per - sonnel masculin devront être examinés. L’interrogatoire recherchera particulièrement une stérilité conjugale.
  • En cas de contact cutané ou muqueux, laver la peau à grande eau, immédiatement et pendant 15 minutes au moins ; retirer en même temps les vêtements souillés ou suspectés de l’être, qui ne seront réutilisés qu’après avoir été décontaminés. Si une irritation apparaît ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant 15 minutes au moins, paupières bien écartées. Une consultation ophtalmologique sera indispensable s’il persiste une douleur et/ou une hyperhémie conjonctivale.
  • En cas d’ingestion, quels que soient la dose absorbée et l’état clinique de la victime, transférer immédiatement en milieu hospitalier.
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