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Acrylamide

Fiche toxicologique n° 119

Sommaire de la fiche

Édition : Septembre 2021

Recommandations

Seule une solution aqueuse est produite à une concentration maximale de 50 %. Lorsque l'acrylamide est mis sur le marché sous une forme non stabilisée, le nom de la substance doit être suivi de la mention "non stabilisé".

L’employeur prendra les mesures nécessaires pour empê­cher ou, à défaut, réduire le plus possible l’exposition à l’a­crylamide (cf. dispositions réglementaires du Code du travail relatives à la prévention du risque cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction).

Au point de vue technique

Au point de vue technique

  • Information et formation des travailleurs
    • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
    • Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
    • Former les opérateurs à la prévention du risque lié aux atmosphères explosives (risque ATEX) [5].
    • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : Lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
    • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.

 

  • Manipulation
    • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
    • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de vapeurs, poussières, aérosols. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des poussières et vapeurs à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [74]
    • Réduire le nombre de personnes exposées à l’acrylamide.
    • Éviter tout rejet atmosphérique de l’acrylamide.
    • Faire contrôler régulièrement l’exposition atmosphérique des salariés à l'acrylamide (§ Méthodes de détection et de détermination dans l’air). 
    • Les équipements et installations conducteurs d’électricité utilisant ou étant à proximité de la substance acrylamide doivent posséder des liaisons équipotentielles et être mis à la terre, afin d’évacuer toute accumulation de charges électrostatiques pouvant générer une source d’inflammation sous forme d’étincelles [75]
    • Les opérations génératrices de sources d’inflammation (travaux par point chaud type soudage, découpage, meulage…) réalisées à proximité ou sur les équipements utilisant ou contenant la substance Acrylamide doivent faire l’objet d’un permis de feu [76]
    • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [77]Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l’acrylamide sans prendre les précautions d’usage [78]
    • Supprimer toute autre source d’exposition par contamination accidentelle (remise en suspension dans l’air, transfert vers l’extérieur ou contact cutané) en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail.

 

  • Équipements de Protection Individuelle (EPI) : Le choix des EPI dépend des conditions au poste de travail et de l’évaluation des risques professionnels. Ils ne doivent pas être source d’électricité statique (chaussures antistatiques, vêtements de protection et de travail dissipateurs de charges) [79, 80]. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [80 à 84].
    • Appareils de protection respiratoire : Leurs choix dépendent des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type AP3 lors de la manipulation de la substance [85].
    • Gants : Les matériaux préconisés pour un contact prolongé sont les caoutchouc naturel butyle, néoprène ou nitrile, en Viton®, Silver Shield®…. Certains matériaux sont à éviter : Polyvinylalcool (PVAL) [86].
    • Vêtements de protection : Quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leurs choix dépendent de l’état physique de la substance. Seul le fabricant peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [87].
    • Lunettes de sécurité : La rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [88].

 

  • Stockage
    • Stocker l’acrylamide dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…).
    • Afin d'éviter toute polymérisation, conserver l'acrylamide solide à l'abri de la lumière et de l'humidité. Les solutions stabilisées ne doivent jamais être stockées sous atmosphère inerte car l'oxygène dissous est indispensable à la réaction d'inhibition de la polymérisation.
    • Contrôler régulièrement la concentration de l'inhibiteur. Ne pas dépasser en général 6 mois de stockage.
    • Le stockage de l’acrylamide solide s'effectue habituellement dans des récipients en matière plastique alors que les solutions seront conservées dans des récipients en verre. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
    • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
    • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, la substance ne puisse se répandre au dehors.
    • Mettre le matériel électrique et non-électrique, y compris l’éclairage et la ventilation, en conformité avec la réglementation concernant les atmosphères explosives.
    • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
    • Séparer l’acrylamide des produits combustibles ou inflammables. Si possible, la stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux.
    • Séparer l’acrylamide des produits comburants. Si possible, la stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux.

 

  • Déchets
    • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
    • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par l’acrylamide.
    • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

  • En cas d’urgence
    • En cas de fuite ou de déversement accidentel, le balayage et l’utilisation de la soufflette sont à proscrire. Récupérer le produit en l’aspirant avec un aspirateur industriel. Si les poussières sont combustibles, n’utiliser qu’un aspirateur adapté à l’aspiration de poussières combustibles. 
    • Des appareils de protection respiratoires isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
    • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité.
    • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

  • Eviter d’exposer les personnes atteintes d’affections cutanées sévères ou neurologiques.
  • Lors des visites initiale et périodiques :
    • Examen clinique : Rechercher plus particulièrement des signes d’irritation cutanée, oculaire ou pulmonaire et d’atteintes neurologiques périphériques.
    • Examens complémentairesLa fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • FertilitéDes difficultés de conception seront systématiquement recherchées à l’interrogatoire. Si de telles difficultés existent, le rôle de l’exposition professionnelle doit être évalué. Si nécessaire, une orientation vers une consultation spécialisée sera proposée en fournissant toutes les données disponibles sur l’exposition et les produits.

  • Femmes enceintes et/ou allaitantes : l’exposition à l’acrylamide doit être évitée pendant toute la grossesse et l’allaitement du fait de sa génotoxicité sur les cellules germinales. Il est conseillé de ne pas commencer une grossesse dans les trois mois suivant une exposition accidentelle. Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques.

 

Conduites à tenir en cas d’urgence :

Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin ou du centre antipoison régional ou des services de secours médicalisés d'urgence.

  • En cas de contact cutané, appeler rapidement un centre antipoison. Retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation apparaît ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter rapidement un médecin.
  • En cas de projection oculaire, rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait, consulter un ophtalmologiste et le cas échéant signaler le port de lentilles. Laver immédiatement et abondamment à l'eau pendant au moins 15 minutes (paupières bien écartées.). Retirer s’il y a lieu les vêtements souillés. Si la zone contaminée est étendue et/ou s’il apparaît des lésions cutanées, consulter un médecin. S’il apparaît des signes d’irritation oculaire (douleur, rougeur ou gêne visuelle), consulter un ophtalmologiste.
  • En cas d'ingestion, appeler immédiatement un SAMU ou un centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Faire rincer immédiatement la bouche avec de l'eau. Faire transférer en milieu hospitalier au plus vite par un moyen médicalisé, pour bilan des lésions, surveillance et traitement symptomatique si nécessaire.
  • En cas d'inhalation massive, appeler rapidement un centre antipoison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin. Retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants. Si nécessaire, commencer une décontamination cutanée et oculaire. Dans tous les cas, consulter un médecin.
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