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Phénylhydrazine

Fiche toxicologique n° 109

Sommaire de la fiche

Édition : 2007

Recommandations

En raison de la toxicité élevée de la phénylhydrazine, des mesures sévères de prévention s’imposent et des exigen­ces particulières sont à respecter lors de sa fabrication, son stockage et sa manipulation.

L’employeur prendra les mesures nécessaires pour empê­cher ou, à défaut, réduire le plus possible l’exposition à la phénylhydrazine (cf. dispositions réglementaires du Code du travail relatives à la prévention du risque cancérogène).

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker la phénylhydrazine dans des locaux frais, bien ventilés, à l’abri de toute source d’ignition ou de chaleur (flammes, étincelles, rayons solaires...) et à l’écart des aci­des et des produits oxydants. Le sol de ces locaux seraincombustible, imperméable et sera réalisé de façon à permettre le lavage et l’évacuation contrôlée des eaux de nettoyage.
  • Mettre le matériel électrique, y compris l’éclairage, en conformité avec la réglementation en vigueur.
  • Prendre toute disposition pour éviter l’accumulation d’électricité statique.
  • Interdire de fumer.
  • Conserver à l’abri de l’air dans des récipients soigneuse­ment fermés et correctement étiquetés.
  • Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux ateliers où est manipulée la phénylhydra­zine. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par la sub­stance, des précautions à observer et des mesures à pren­dre en cas d’accident.
  • Limiter au strict besoin de l’activité le nombre de per­sonnes susceptibles d’être exposées à la phénylhydrazine.
  • Entreposer dans les locaux de travail des quantités ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Ne pas fumer, boire ou manger sur les lieux de travail.
  • Éviter l’inhalation de vapeurs ou d’aérosols. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s’y prête. Pré­voir une aspiration des émissions à leur source ainsi qu’une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire; leur choix dépend des conditions de travail; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type A. Pour des interventions d’urgence, le port d’un appareil respira­toire autonome isolant est nécessaire.
  • Procéder périodiquement à des contrôles de l’atmosphère.
  • Éviter tout contact avec le produit. Mettre à la disposition du personnel des vêtements de protection, des gants et des lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après usage. Le personnel chargé du net­toyage sera informé des risques présentés par le produit.
  • Prévoir l’installation de douches et de fontaines oculaires.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte: passage à la douche et changements de vête­ments après le travail, lavage des mains et du visage avant les repas, séparation stricte des vêtements de travail et des effets personnels. L’employeur assurera l’entretien et le nettoyage des vêtements de travail qui devront rester dans l’entreprise.
  • Ne pas procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de la phénylhydrazine sans prendre les précautions d’usage [20].
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les solutions, même diluées, de phénylhydrazine.
  • En cas de déversement accidentel, récupérer le produit en l’épongeant avec un matériau absorbant inerte puis laver à grande eau la surface ayant été souillée. Si le déver­sement est important, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d’un équi­pement de protection approprié. Éviter et éloigner tout agent oxydant.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet. Éliminer les déchets dans les conditions autorisées par la réglementation.

Au point de vue médical

  • Éviter d’affecter à des postes comportant un risque d’exposition importante et répétée les sujets atteints d’af­fections cutanées, pulmonaires, hématologiques à type d’hémolyse, rénales ou hépatiques chroniques sévères ainsi que ceux atteints d’un antécédent d’allergie aux hydrazines.
  • L’interrogatoire recherchera des antécédents d’hémo­lyse due à un déficit connu en glucose 6 phosphate déshydrogénase (G6PD).
  • L’examen clinique d’embauchage pourra utilement être complété par des épreuves fonctionnelles respiratoires de base en vue d’une comparaison avec les examens réalisés ultérieurement.
  • Recommander aux porteurs de lentilles de contact d’u­tiliser des verres correcteurs lors des travaux où ils peu­vent être exposés à des vapeurs ou des aérosols.
  • La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentai­res seront déterminées par le médecin du travail en fonc­tion de l’importance de l’exposition. Lors des examens systématiques, rechercher plus particulièrement des lésions cutanées et oculaires.
  • Lors d’accidents aigus, demander dans tous les cas l’avis d’un médecin ou du centre antipoison.
  • En cas de contact cutané, laver immédiatement à grande eau pendant 15 minutes. Retirer les vêtements souillés et ne les réutiliser qu’après décontamination. Dans tous les cas, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l’eau pendant 10 à 15 minutes. S’il appa­raît une douleur, une rougeur et/ou un œdème locaux ou une gêne visuelle, consulter un ophtalmologiste.
  • En cas d’inhalation massive de vapeurs ou d’aérosols, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires. Mettre en œuvre s’il y a lieu des manœuvres de réanimation. Laisser le sujet au repos en raison du risque d’accident respiratoire aigu retardé et le transférer en milieu hospitalier pour surveillance clinique et radiologique prolongée.
  • En cas d’ingestion, quelle que soit la quantité absorbée, ne pas faire boire et ne pas tenter de provoquer des vomis­sements. Organiser au plus vite le transfert en milieu hospitalier par un moyen médicalisé.
  • Si la victime est inconsciente, la placer en position laté­rale de sécurité; en cas d’arrêt respiratoire, commencer les manœuvres de respiration assistée. Quel que soit l’état initial, transférer en milieu hospitalier par ambulance médicalisée. Un traitement symptomatique et une sur­veillance médicale en milieu de soins intensifs peuvent s’avérer nécessaires.
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