Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Eficatt
  5. Chikungunya (rubrique sélectionnée)

Chikungunya

Virus Chikungunya

Sommaire de la fiche

Édition : juin 2016

Données épidémiologiques Guide de lecture

Population générale

Depuis sa découverte en 1953 en Tanzanie, le VCHIK a été régulièrement responsable de poussées épidémiques, en Afrique comme en Asie.

Depuis une dizaine d'années, augmentation de l'activité " visible " de l'arbovirus, avec plusieurs épidémies successives de grande ampleur

-  importante épidémie en 2005-2006 dans les îles de l'océan indien (Comores, la Réunion, Mayotte, Seychelles, Maurice), originaire du Kenya, puis rapidement sur le sous-continent indien à compter de la même période, dont l'Inde où près de 1 300 000 personnes ont été touchées à compter de 2006. Lors de cette épidémie dans l'océan indien de 2005-2006, près de 244 000 personnes ont été touchées sur l'île de la Réunion, soit 1/3 de la population locale, témoignant d'un taux d'attaque de 35 %. La transmission a impliqué ici de façon majeure le moustique A. albopictus, une mutation du virus (A226V) survenue en début d'épidémie lui ayant conféré une meilleure adaptation à son hôte vecteur ;

- très importante épidémie ayant débuté fin 2013, dans les îles des Caraïbes (souche virale à l'origine : souche asiatique), puis ayant diffusé en 2014-2015 à toute l'Amérique latine, occasionnant plus de 1 700 000 cas. Il est à noter qu'une 2e souche virale (souche est-centre-sud africiane) a contribué à cette épidémie à partir du Brésil. Cette épidémie reste actuellement active, particulièrement en Amérique Centrale et dans le Nord-Ouest de l'Amérique du Sud ;

- épidémie fin 2014 - début 2015 dans le Pacifique, ayant touché en particulier la Polynésie Française et, à un moindre degré, la Nouvelle Calédonie.

Entre juillet 2006 (date de l'entrée en vigueur de la déclaration obligatoire) et décembre 2013, 116 cas ont été déclarés à Santé Publique France en métropole, mais ce chiffre est monté à 489 cas en 2014. Pour 2015, les données de la surveillance renforcée retrouvent 30 cas importés confirmés pour la période de mai à novembre dans les départements colonisés par A. Albopictus sous surveillance. Tous ces cas témoignent de l'exposition de voyageurs dans des zones épidémiques et donc de cas importés.

Des cas autochtones ont pu être mis en évidence en Europe à trois reprises :
- Une épidémie en août 2007 dans le nord de l'Italie (en Emilie Romagne, dans la province de Ravenne), responsable de 259 cas (cas index revenu d'Inde) ;
- Deux cas autochtones en septembre 2010 dans le sud de la France, dans le Var (cas index revenu d'Inde) ;
- Douze cas autochtones (dont 11 confirmés) en octobre 2014 à Montpellier, dans le sud de la France (cas index revenu du Cameroun).

Milieu professionnel

La plupart des expositions professionnelles sont anciennes : une quarantaine de cas aurait été documentée avant les années 1980. Il s'agissait dans tous les cas de "contaminations de laboratoire". Dans certains cas, la contamination "de laboratoire" ne semble pas formelle (laboratoire en zone endémo-épidémique ne permettant pas d'exclure une contamination "naturelle" par un moustique vecteur).

Des expositions professionnelles par accident d'exposition au sang (piqûre accidentelle...) à partir d'un patient virémique sont probablement survenues pendant l'épidémie de la Réunion en 2005-2006, mais le contexte épidémique local à l'époque, avec un taux d'attaque important, a interdit toute confirmation de cas suspects de ce type.  noter un cas autochtone de transmission probable de la maladie à une infirmière dans le Sud de la France en 2006, à partir d'un patient infecté revenant de la Réunion.

En laboratoire

Cas en laboratoire d'analyses (médicales, vétérinaires...) publiés depuis 1985 : Pas de cas retrouvé depuis 1985 dans la littérature médicale.
Cas en laboratoire de recherche publiés depuis 1985 : 1 cas publié dans un laboratoire de recherche de l'armée américaine (sur une période de 14 ans de 1989 à 2002), 1 cas en France (non publié) dans une unité de recherche en entomologie - arbovirologie.
Cas historiques publiés avant 1985 : Une quarantaine de cas retrouvés dans la littérature antérieure à 1980, dans des laboratoires, dont le mode de contamination n'est pas toujours bien décrit dans les recueils disponibles. Dans un certain nombre de cas, il semble que les contaminations aient pu se produire par le biais d'aérosols contenant du virus, avant l'avènement de la manipulation dans des enceintes sécurisées. Par ailleurs, plusieurs descriptions existent de transmission à la suite d'accidents d'exposition percutanés à du sang ou des fluides biologiques contenant du virus pour divers alphavirus.

Liens utiles