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Guide pratique de ventilation pour les prothésistes dentaires

La fabrication de prothèses dentaires émet des polluants qui peuvent être inhalés par les opérateurs et les personnes travaillant à proximité. Ces polluants peuvent induire des effets néfastes pour la santé et être à l’origine de maladies professionnelles. Le guide pratique de ventilation (ED 760) présente les bonnes pratiques de travail et les dispositifs de captage des polluants à de mettre en œuvre à chaque poste de travail. Trois questions à Myriam Ricaud, experte en prévention des risques chimiques à l’INRS.

Quel est l’objectif de ce guide?

Il vise à servir de document de référence pour les prothésistes et les préventeurs concernés par la conception, la construction, l’exploitation et le contrôle des installations de captage et de dilution des polluants émis lors de la fabrication de prothèses dentaires. En effet, les différents travaux effectués dans un laboratoire de fabrication de prothèses dentaires émettent des polluants qui peuvent être à l’origine de maladies professionnelles, selon leur composition, leur concentration et la durée d’exposition.

Ce guide présente les différentes techniques de fabrication des prothèses dentaires et les polluants émis associés. Il décrit les bonnes pratiques de travail et les dispositifs de ventilation à mettre en place à chaque poste de travail afin de réduire l’exposition des salariés.

Quels effets ces polluants ont-ils sur la santé et sont-ils substituables ?

L’importance, la nature et les effets sur la santé des polluants émis dépendent du poste de travail (matériaux et produits utilisés, opérations effectuées, etc.). Les opérateurs peuvent inhaler des poussières siliceuses et métalliques et des vapeurs de méthacrylate de méthyl et, dans une moindre mesure des fumées de cire brûlée et des poussières de plâtre. La plupart de ces polluants peuvent causer des allergies, des irritations et des pathologies respiratoires et cutanées. Certains, comme la silice cristalline, sont aussi susceptibles de provoquer des pathologies graves telles que des cancers. Des cas de silicoses, atteintes pulmonaires irréversibles, ont été rapportés dans cette profession.

D’autres agents cancérogènes avérés utilisés chez les prothésistes dentaires, comme le béryllium, ont été substitués. Il existe ainsi aujourd’hui des alliages exempts de béryllium tels que les alliages chrome-cobalt, par ailleurs plus résistants et plus brillants.

Enfin, des procédés de conception-fabrication assistée par ordinateur (CFAO) se développent rapidement chez les prothésistes dentaires. Ils permettent de s’affranchir de certaines opérations particulièrement exposantes telles que la coulée du métal, avec ses nombreux pré- et post-traitements.

Quels autres risques sont présents dans le secteur ?

Le travail des prothésistes dentaires est minutieux avec des postures contraignantes, des gestes rapides et répétitifs. Ils utilisent des outils et des machines vibrants, coupants, tranchants...   Cela les expose à des risques de blessures (notamment aux mains et aux doigts), à des traumatismes ainsi qu’à des troubles musculo-squelettiques.

Certaines opérations peuvent également induire des brûlures thermiques par contact ou par projection, par exemple lors de la manipulation de moules réfractaires ou  de métal en fusion.

Des troubles auditifs peuvent également être rencontrés suite à l’utilisation récurrente de polisseuses, de micro-tours… De même, des atteintes visuelles peuvent survenir, le travail en vision de près étant très fréquent. Les laboratoires étant par ailleurs bien souvent exigus et encombrés, des chutes de plain-pied ne peuvent être exclues.
Enfin, l’empreinte dentaire en provenance du cabinet peut avoir été mal désinfectée. Elle est donc susceptible de receler des agents infectieux issus du sang ou de la salive du patient : risque bactérien (tétanos), viral (hépatite, VIH...), fongique (mycoses). La transmission peut s’effectuer lors d’une coupure, d’une piqure…

Pour en savoir plus :
Mis à jour le 07/02/2017