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Publication du rapport « Etudes et recherche 2018-2019 » de l’INRS

Présentation des travaux d’études et recherche de l’INRS au service de la prévention des risques professionnels

L’INRS mène des études et recherche qui conduisent à des actions d’assistance, de sensibilisation, d’information et de formation à destination des entreprises du régime général. L’objectif est de leur proposer des solutions de prévention toujours plus efficaces face à des risques connus ou émergents. Ce nouveau rapport « Etudes & recherche » présente les études finalisées en 2018 et en cours en 2019, comme par exemple les risques liés au bruit en open space, les effets du travail de nuit sur la santé des salariés ou encore les conséquences du déploiement des exosquelettes ou de robots d’assistance physique en entreprise.

Les études de l’INRS couvrent l’ensemble des risques professionnels, du risque toxique au risque physique (TMS) ou psychologique (RPS). Elles ont vocation à apporter des connaissances utiles à court et moyen termes en matière de prévention, pour les 18,4 millions de salariés du régime général de la Sécurité sociale. Cela passe d’abord par l’identification des dangers et par l’évaluation des risques encourus par les salariés, qui débouchent sur des solutions de prévention.

 

« Une part importante de ces études associe les entreprises et utilise des données de terrain, en particulier lorsqu’il s’agit de mesurer des expositions, leurs effets sur la santé, d’analyser des situations de travail et de tester des solutions de prévention en conditions réelles. » souligne Louis Laurent, Directeur des études et recherche à l’INRS.  

Les résultats de ces études se prolongent par le transfert des connaissances obtenues vers les entreprises via des actions de sensibilisation, d’information et de formation : publications et communications, démarches et outils, journées techniques…

Quelques chiffres

  • 18 études terminées en 2018
  • 91 études en cours en 2019
  • 270 ingénieurs, médecins, techniciens, psychologues, chimistes, toxicologues, ergonomes…  impliqués dans les études dans 20 laboratoires de recherche.

Focus sur les résultats de 3 études finalisées en 2018

Calcul d’indicateurs d’exposition aux bruits de parole dans le tertiaire

Les enquêtes en entreprise montrent que le bruit ambiant est la principale source de gêne dans les open spaces et que ce sont les conversations intelligibles qui sont les premières sources incriminées. L’étude avait pour objectif de fournir aux acteurs de terrain des outils pour analyser les situations bruyantes afin de les améliorer mais également de faire progresser les connaissances sur les effets du bruit sur les déterminants de la fatigue cognitive, pour des personnes exposées pendant plusieurs heures à des niveaux non lésionnels. Les résultats de l’étude ont fait l’objet de publications et communications et d’un enrichissement du logiciel de calcul prévisionnel des niveaux sonores dans les locaux de travail à destination des préventeurs (RayPlus acoustique). En complément, une journée technique sur la « prévention du bruit en open space : quels acteurs ? quelle prévention ? » sera organisée le 25 juin 2020 à Paris par l’INRS. Enfin, les résultats de l’étude permettront d’apporter des éléments afin d’améliorer la santé au travail dans la norme internationale sur les bureaux ouverts.

Développement d’un modèle d’intervention sur les violences au travail

L’étude s’inscrivait dans la continuité de travaux ayant conduit à proposer un modèle des mécanismes organisationnels de formation des violences au travail (MITV). L’objectif de cette étude consistait à évaluer les modalités d’usages du modèle en situation d’intervention ou d’accompagnement d’actions de prévention en entreprises. En identifiant et en illustrant une variété d’usages ainsi que divers types d’utilisateurs, l’étude a montré qu’il ne s’agit pas d’appliquer un « outil » (au sens où il suffirait de respecter un mode d’emploi préétabli et intangible) mais plutôt de promouvoir une « grille de lecture » des situations structurelles, organisationnelles, relationnelles, diversement contributives aux expositions aux violences, ceci en l’adaptant aux objectifs de prévention visés et aux contextes rencontrés par chacun.

Le nickel et ses composés : état des lieux et caractérisation de l’exposition

Le nickel est présent dans de nombreux domaines : de la métallurgie au secteur tertiaire en passant par la fabrication et la réparation de machines-outils. L’étude avait pour objectifs de dresser un bilan des utilisations du nickel et de ses composés et d’identifier les secteurs d’activité concernés pour évaluer les niveaux d’exposition professionnelle puis estimer le nombre de salariés potentiellement exposés. Les niveaux d’exposition professionnelle sont faibles et les postes de travail les plus exposants sont ceux dont le procédé émet des particules (ponçage, projection thermique…). De manière générale, le risque est relativement bien maîtrisé. Cependant, en vue de la possible diminution de la VLEP proposée par l’Agence européenne des agents chimiques (Echa), les principes de prévention au sein de certaines entreprises devront être revus.

 

Focus sur 4 études en cours

Effet du travail de nuit dans la survenue des maladies cardiovasculaires ischémiques

Cette étude épidémiologique de type cas-témoins vise à examiner le lien entre le travail de nuit, qui concerne environ 15 % des salariés, et la survenue de maladies cardiovasculaires ischémiques. Cette étude sera réalisée en partenariat avec des équipes de recherche externes (cohorte Constances, Sante publique France, Inserm/CHU). Les résultats favoriseront la diffusion et la mise en place de mesures de prévention spécifiques en entreprises sur le thème des maladies cardiovasculaires ischémiques en lien avec le travail de nuit.

Etude des émissions de substances dangereuses générées par les procédés de fabrication additive (imprimante 3D)

L’objectif de cette étude est de caractériser les émissions de substances dangereuses générées par les procèdes de fabrication additive, en forte expansion dans de multiples secteurs industriels et au sein de TPE. L’étude porte principalement sur les machines à base de métaux et à base de polymères. Les différentes phases d’utilisation (chargement de poudres, ouverture du capotage, récupération de pièces, parachèvement) sont analysées en termes d’émissions et priorisées en fonction de leur risque.

Conséquences physiologiques de l’usage d’un exosquelette au travail : intérêts et limites pour la prévention des TMS

Cette étude a pour premier objectif d’investiguer les adaptations neuromusculaires et cinématiques liées à l’utilisation d’exosquelettes d’assistance du dos et des membres supérieurs lors de différentes tâches de manutention. Un second objectif est l’évaluation de l’impact d’un exosquelette sur les mécanismes de régulation de l’équilibre postural lors d’un mouvement des membres supérieurs. Enfin les répercussions de l’usage d’un dispositif d’assistance de l’épaule sur le comportement fonctionnel de cette articulation seront étudiées. Les résultats permettront d’enrichir le débat autour des bénéfices et limites de ces nouvelles technologies d’assistance physique dans la prévention des TMS (cf. journée technique INRS « Exosquelettes au travail : intérêts et limites pour la prévention des TMS ? » du 26 novembre 2019) et d’améliorer la connaissance quant à l’impact d’une assistance physique sur le contrôle du mouvement ainsi que sur le comportement fonctionnel de l’articulation assistée.

Pénétration percutanée in vitro du bisphénol S

Le bisphénol S (BPS) est utilisé comme substitut du bisphénol A (BPA) en tant que révélateur dans les papiers thermiques. L’exposition professionnelle au BPS a lieu par voie cutanée lors de la manipulation de papiers thermiques par les agents de caisse. Les expérimentations in vitro menées à l'INRS ont d’ores et déjà permis de montrer que la quantité de BPS qui traverse la barrière cutanée est bien plus faible que celle du BPA. Cependant, une proportion importante de la dose appliquée est retrouvée dans la peau. Par conséquent, du point de vue de la prévention, une exposition potentielle lors d’un contact cutané avec du BPS ne peut être exclue.

Pour en savoir plus
Mis à jour le 23/01/2020