Poussières : guide de bonnes pratiques en démolition

Comment limiter l’exposition aux poussières des opérateurs lors des travaux de démolition ? L’INRS publie un nouveau guide de bonnes pratiques pour aider les entreprises et sensibiliser les maîtres d’ouvrages. Trois questions à Bruno Courtois, expert en risque chimique à l’INRS.

Que présente cette brochure ?

Cette brochure (ED 6263) rappelle les bonnes pratiques en démolition pour limiter les expositions aux poussières. Elle fait suite à une étude réalisée sur plusieurs chantiers de démolition (curage de bâtiments récents et anciens, démolition intérieure et écrêtage, abattage, découpe au chalumeau). En effet, les poussières peuvent présenter des risques pour la santé lorsqu’elles sont inhalées en trop grande quantité et provoquer des maladies respiratoires. Il existe une valeur limite d’expositions professionnelle (VLEP) de 10mg/m3 pour toutes les poussières. Certaines présentent un risque plus spécifique comme, par exemple, les poussières de bois, la silice cristalline, le plomb, les fibres d’amiante. Elles possèdent chacune une VLEP propre.

Quels sont les résultats de l’étude réalisée préalablement ?

Elle a révélé que le curage était le type de chantier qui exposait le plus. En effet, lorsque le sol peut le supporter, les travaux sont effectués avec de petits engins mais, bien souvent, ils sont réalisés manuellement, avec des masses, des pioches… Ces opérations émettent beaucoup de poussière et les opérateurs sont nombreux, donc nombreux à être exposés. L’étude a aussi montré que les opérations de chalumage, qui consistent à couper des éléments métalliques au chalumeau, émettent beaucoup de fumées.

Quelles mesures de prévention peuvent être mises en place ?

Nous préconisons tout d’abord de limiter les émissions de poussières en choisissant des techniques aussi peu émissives que possible, par exemple en démontant plutôt qu’en cassant lorsque c’est possible. Sinon, on peut abattre les poussières avec de l’eau et humidifier les gravats pour qu’elles ne se remettent pas en suspension lorsqu’ils sont évacués. Une ventilation générale du chantier permet de réduire la concentration en poussières dans l’air et il peut être possible, pour certaines opérations, de réaliser du captage à la source. Pour le curage en particulier, nous conseillons de privilégier les opérations mécanisées afin de limiter le nombre de personnes exposées et de réduire les contraintes physiques. Si ces engins possèdent un moteur diesel, il doit être équipé d’un filtre à particules. Mais l’idéal reste d’utiliser des engins électriques.

Les différents types de démolition

Le curage : tous les éléments non structurels du bâtiment sont enlevés (tuyaux, portes, cloisons, faux-plafonds …)
La démolition intérieure : certaines parties porteuses de la structure sont démolies (murs porteurs, dalles…), alors que l’ouvrage est conservé.
L’écrêtage : le bâtiment va être intégralement démoli, mais l’ouvrage est attaqué par parties (avec des micro-pelles, brises-roches hydrauliques…)
L’abattage du bâtiment avec des engins lourds.

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