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Moteurs thermiques

Prévenir les expositions aux émissions de gaz d’échappement

L’INRS publie un aide-mémoire technique afin d’aider les loueurs et les utilisateurs d’engins équipés de moteurs thermiques à prévenir les risques liés aux émissions de ces moteurs. Trois questions à Bruno Courtois, expert en risque chimique et Benoît Sallé, expert incendie-explosion à l’INRS.

Quels engins sont équipés de moteurs thermiques ?

Benoît Sallé : Les moteurs thermiques sont utilisés pour des véhicules routiers et non routiers (comme des chariots ou des engins de chantier) et pour de nombreux équipements, comme les tronçonneuses, les marteaux piqueurs, les machines portatives de chantier … Il existe deux types de moteurs thermiques. Les moteurs à allumage commandé (moteurs à essence, gaz liquéfié ou comprimé) sont généralement utilisés pour des chariots automoteurs et les petits engins non routiers (disqueuses, tronçonneuses, groupes électrogènes). Les moteurs à allumage par compression (moteurs diesel) équipent une grande majorité des véhicules non routiers (engins de chantier, tracteurs agricoles). Ils sont prépondérants en milieu confiné, comme pour le creusement d’un tunnel par exemple. Les autres carburants y sont interdits du fait du risque d’incendie ou d’explosion plus importants qu’ils engendrent.

Quels sont les risques ?

Bruno Courtois : Les salariés peuvent être exposés aux différents polluants émis par ces moteurs car ils sont amenés à travailler à proximité ou à les utiliser en espace confiné. Les risques sont bien différents pour ces deux types de moteurs.  Les moteurs diesels émettent essentiellement des oxydes d’azote et des particules. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les émissions des moteurs diesels comme cancérogènes pour l’homme. Elles sont aussi soupçonnées de favoriser les maladies cardiovasculaires et les allergies respiratoires. Les moteurs à allumage commandé émettent principalement des oxydes d’azote et du monoxyde de carbone. Ce dernier gaz est à l’origine d’intoxication graves lors de l’utilisation de ces moteurs dans des espaces mal ventilées.

A quoi sert cet aide-mémoire ?

Benoît Sallé : Il précise le contexte réglementaire, qui diffère selon le type de moteur et selon l’usage routier ou non routier de l’engin. Les valeurs limites d’exposition professionnelles y sont rappelées pour les polluants identifiés. Les mesures de prévention y sont indiquées : éviter les moteurs thermiques lorsque c’est possible et les remplacer par de l’électrique,  bien choisir son engin, bien entretenir le moteur et ventiler l’espace de travail (idéalement, par un captage à la source, sinon par le biais d’une ventilation générale. Pour les chariots de logistique équipés de moteurs à allumage commandé, l’aide-mémoire propose des indications afin de vérifier que les moteurs sont correctement réglés et n’émettent pas trop de monoxyde de carbone.

Un usage prépondérant : la location

90% des engins concernés sont loués par les utilisateurs.  C’est pourquoi cet aide-mémoire technique  a été élaboré avec le syndicat professionnel de la distribution, la location et la réparation du matériel pour le BTP et la manutention (DLR) ainsi que par le syndicat professionnel des équipements pour la construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention (Cisma).

Mis à jour le 31/08/2016
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