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Vibrations transmises aux membres supérieurs

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  4. Evaluation des risques liés aux vibrations transmises aux membres supérieurs (rubrique sélectionnée)

Evaluation des risques

Identifier les postes concernés et estimer l’exposition

L’évaluation des risques liés aux vibrations transmises aux membres supérieurs constitue un préalable à la mise en place de mesures de prévention.

L’évaluation des risques consiste à :

  • identifier les postes exposés (machines vibrantes et conditions d’utilisation),
  • déterminer les différentes tâches vibrantes et leurs durées effectuées par un opérateur pour estimer son exposition vibratoire journalière A(8),
  • comparer les valeurs d’exposition estimées A(8) aux valeurs d’action et limite fixées par la réglementation (respectivement 2,5 m/s² et 5,0 m/s²).

 

Identifier les postes utilisant des machines vibrantes

Il faut repérer dans l’entreprise les postes ou situations de travail nécessitant l’utilisation de machines tenues ou guidées à la main (meuleuses, burineurs, plaques vibrantes…) ou de pièces tenues à la main (touret à meuler…) exposant à des vibrations. Puis pour chaque machine, il faut retenir les différentes phases vibrantes (par exemple meulage puis tronçonnage avec une meuleuse d'angle …).

 

Les conditions d’utilisation des machines influent sur l'émission des vibrations. Une machine vibre différemment selon la façon dont elle est utilisée et entretenue.

Différents facteurs (liés à l’environnement de travail, à l’équipement ou à l’opérateur) permettent de classer les conditions d’utilisation des machines en 3 niveaux :

  • sévère (absence d’entretien, outils usés, machines et outils non adaptés, pression d’air inadéquate, opérateur non formé, machine obsolète…),
  • normale,
  • favorable (machines traitées contre les vibrations, machines et outils adaptés et correctement entretenus, opérateur bien formé…).

Déterminer l'exposition vibratoire quotidienne A(8)

L’exposition vibratoire quotidienne A(8) (en m/s²) dépend de :

  • l’émission vibratoire de la machine (accélération totale ahv, en m/s²)
  • la durée réelle quotidienne d’exposition aux vibrations de la machine de l'opérateur.

Il convient donc d’estimer (ou de mesurer), pour chaque machine utilisée et chaque tâche réalisée à un poste de travail, la valeur de ces deux grandeurs et d'en déduire par calcul la valeur de l’exposition quotidienne A(8) à partir des formules données dans l’arrêté du 6 juillet 2005.

Découpe de béton à l'aide d'une meuleuse d'angle

Découpe de béton à l'aide d'une meuleuse d'angle

Estimer l’émission vibratoire

L’émission vibratoire d’une machine portative (ou d’une tâche) transmise à l'opérateur est caractérisée par la valeur d’accélération totale ahv (exprimée en m/s²). Cette valeur combine les mesures effectuées suivant les trois axes principaux de la machine.
Lorsque l’opérateur est exposé à plusieurs sources de vibration, les expositions générées par chaque machine doivent être calculées. La combinaison de ces expositions permet d’estimer la valeur d’exposition journalière A(8) (exprimée en m/s²).

Il existe trois méthodes pour apprécier l'émission vibratoire d'une machine :

Méthode 1

Des mesures de vibration ont été réalisées au poste de travail dans les trois axes des machines utilisées et ont permis de déterminer la valeur de l'accélération totale ahv pour chaque machine.

Méthode 2

Aucun résultat de mesures vibratoires n'est connu, mais les machines utilisées au poste de travail figurent dans l'application "OSEV main bras" (décrite ci-après).

Cette application "OSEV main bras" (méthode simplifiée d’estimation de l’exposition vibratoire) permet d'estimer l’exposition journalière A(8) d’un opérateur en fonction du type de machines et des conditions de son utilisation. Elle ne nécessite aucune mesure sur le terrain ni de connaissance vibratoire particulière. L'application simple et rapide gère elle-même les valeurs d'émission vibratoire ahv et repose sur une base de données de plus de 2000 mesures réalisées sur le terrain. Cette application est disponible sur ce site "Vibration" de l'INRS (Outil INRS n° 59).

Méthode 3

En l'absence de mesures réalisées au poste et si l'application OSEV ne référence pas les machines utilisées, il est possible d'estimer l'émission vibratoire de la machine (accélération totale ahv) en se référant :

  • aux valeurs fournies par la littérature (généralement sous forme de graphes),
  • à des bases de données contenant des mesures vibratoires sur une machine identique
  • à des mesures de vibration sur une machine identique,
  • et en dernier recours aux valeurs déclarées par le fabricant.

Suivant la source de ces données, il est possible de prendre en compte les conditions d'utilisation des machines (favorables, normales et sévères) pour pondérer la valeur de ahv.

Cas des valeurs d’émission vibratoire déclarées par les fabricants : une source d’erreur

La directive "Machines" 2006/42/CE impose aux fabricants, importateurs et fournisseurs de machines dans un objectif de comparaison d’indiquer dans les notices d'instruction les valeurs d’émission vibratoire transmise aux membres supérieurs suivant des codes d'essais normalisés. Les codes d'essais ne représentant pas forcément des situations réelles de travail, il est déconseillé d'utiliser ces valeurs pour estimer l’exposition A(8). Cela peut être une source d’erreur importante même en faisant les corrections nécessaires conformément à la norme européenne FD CEN/TR 15350 (cas des valeurs déclarées auparavant sur un seul axe).

Calculer l’exposition quotidienne

A partir de l’accélération totale ahv (en m/s²) et de la durée d’exposition T (en heures), il est possible de calculer l’exposition quotidienne A(8) (en m/s²) d'un opérateur.

Dans le cas de l’utilisation quotidienne d’une seule machine :

A (8) = ahv (T/8)1/2      

Si un opérateur utilise plusieurs machines tenues à la main au cours d’une journée de travail, il convient de calculer les expositions partielles Ai(8) séparément pour chacune d'elles. Son exposition globale A(8) est déterminée à partir de ces expositions partielles, soit :

 

Méthodes 1 et 3

A partir des deux grandeurs évaluées au préalable (accélération totale et durée), le calcul du A(8) est obtenu en appliquant les deux formules mentionnées ci-dessus. L'utilisation de la calculette vibration Main Bras (Outil INRS n° 43) facilite le calcul arithmétique du A(8) et ce pour plusieurs machines vibrantes utilisées sur une journée de 8 heures.

Méthode 2

Pour déterminer la valeur de A(8), l'utilisateur de l'application OSEV doit répondre aux 3 étapes suivantes (Outil INRS n° 59) :

  • Etape 1 : choix par menu de la machine (ou des machines) utilisée(s) quotidiennement
  • Etape 2 : réponse à un questionnaire basique sur les conditions d'utilisation de chaque machine
  • Etape 3 : entrée de la durée réelle d'utilisation de chaque machine

En final et selon les choix et les réponses faits, l'application calcule la valeur A(8) de l'opérateur.

La liste de machines vibrantes proposée par OSEV comporte les familles de machines les plus courantes (dans les conditions habituelles d’utilisation). Elle n’est donc pas exhaustive et les valeurs obtenues à partir de cette application sont données à titre indicatif.

Le mesurage des vibrations

Les méthodes 2 et 3 ne remplacent pas les mesurages nécessaires à l’optimisation et à la vérification de l’efficacité d’une démarche de prévention. Le mesurage reste aussi nécessaire pour les machines tenues à la main non présentes dans l'application OSEV ou dans des cas d'utilisation inhabituelle (conditions extrêmes…). Les entreprises qui souhaitent réaliser un mesurage, peuvent notamment s’adresser au service prévention de leur Carsat/Cramif ou CGSS.

La mesure de l’émission des vibrations transmises aux membres supérieurs s’effectue à l’aide d’un vibromètre ou d’un exposimètre (appelé aussi dosimètre) qui doit satisfaire aux exigences de la norme EN 28041. Elle se fait selon les exigences des normes EN 25349 parties 1 et 2 (compatibilité des accéléromètres avec la dynamique des signaux vibratoires, fixation rigide du capteur par collier de serrage ou ciment colle sur la zone de préhension…), et doit être réalisée par une personne compétente et d'expérience.

Comparer l'exposition aux valeurs réglementaires

Les valeurs d'exposition quotidienne calculées sont à comparer aux valeurs d'action et limite fixées par le décret (respectivement 2,5 et 5,0 m/s²). La calculette arithmétique et l'application OSEV donnent une interprétation des résultats par rapport à la réglementation.

Si la valeur d’exposition obtenue dépasse les valeurs réglementaires des mesures de prévention doivent être mises en œuvre. L'application OSEV décrit des pistes d'action envisageables et cite des brochures et fiches "Focus" se rapportant aux machines vibrantes tenues ou guidées à la main.

 

A noter

D’autres facteurs de risque professionnels peuvent contribuer aux effets sur la santé des vibrations. Il convient donc d’évaluer les risques de manière exhaustive et de s’intéresser notamment au bruit, aux postures, aux efforts (pour tenir ou manipuler l’outil par exemple), à la répétitivité des gestes (voir le dossier Troubles musculosquelettiques), aux ambiances thermiques (voir le dossier Travail au froid) ou encore aux facteurs de risque psychosociaux (voir le dossier Risques psychosociaux) qui contribuent à l’apparition des pathologies de l’appareil locomoteur.

Pour en savoir plus
Mis à jour le 05/07/2023