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Bruit

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Exposition au risque

 

67 % des actifs français se disent dérangés par le bruit sur leur lieu de travail, selon un sondage réalisé pour l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail.

Selon l'étude Sumer 2017, en France, les expositions de longue durée (plus de 20 heures par semaine) à des niveaux élevés (plus de 85 dB(A)) concernent 3,1 % des salariés. Les activités économiques ayant la plus grande proportion de salariés exposés sont :

  • la métallurgie et fabrication de produits métalliques à l'exception des machines et des équipements (26,9% des salariés exposés) ;
  • le travail du bois, industries du papier et imprimerie (18,4%) ;
  • la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique ainsi que d'autres produits minéraux non métalliques (11,7%).
Opérateur dans un atelier de mécanique

Dans l’industrie, de nombreux salariés sont exposés à des niveaux sonores élevés.

Émission de bruit

 

Les sources de bruit, qu’il s’agisse de machines, d’outils ou de voix, se caractérisent par :

  • le niveau de puissance acoustique Lw, qui représente la capacité de la source à rayonner du bruit et qui s’exprime en Watt ou en dB ;
  • le niveau de pression acoustique au poste de travail, Lp(A) exprimé en dB(A).

La réglementation machines s’appuie sur ces deux paramètres. Attention à la confusion : seule la pression acoustique est directement liée à l’exposition ; la puissance acoustique sert aux calculs acoustiques ou à comparer des sources de bruit.

Propagation du bruit dans un lieu de travail

Propagation du bruit dans un local

En l'absence de tout obstacle, le niveau sonore décroît avec l'éloignement. Il baisse de 6 décibels chaque fois que l'on double la distance à la source.

À l'intérieur des locaux, cet avantage est réduit : en plus du bruit direct, l'opérateur perçoit le bruit réfléchi par les parois du local (voire par les parois d'autres obstacles), si bien que, dans certains locaux, lorsqu'on s'éloigne de la source, le niveau de bruit diminue moins vite que si on se trouvait en plein air. Il peut même rester presque constant malgré l'éloignement. S'il n'est pas spécifiquement traité, le local est un facteur d'augmentation du bruit. La mise en place de matériaux acoustiques absorbants réduit le niveau de bruit dans un local.

Réception

 

Dans un lieu de travail, les sources de bruit sont multiples et situées en des endroits divers. Le bruit reçu en totalité, appelé bruit ambiant, est la somme du bruit provenant de toutes ces sources et des réflexions sur des obstacles.

Le niveau de bruit auquel les travailleurs sont soumis peut varier au cours de la journée. Pour connaître la dose de bruit subie, il faut prendre en compte les temps d'exposition aux différents niveaux de bruit (cf. tableau ci-dessous). C’est cette dose qui est prise en compte dans la réglementation.

ExempleS de durées d'exposition quotidiennes équivalentes

Niveau sonore en dB(A) Durée d'exposition
80 8 h
83 4 h
86 2 h
89 1 h
92 30 min
95 15 min
98 7,5 min

Par exemple, être exposé 8 heures à 80 dB(A) est aussi dangereux que d'être exposé 1 heure à 89 dB(A).

Évaluation et mesurage

 

La réglementation prévoit que l’exposition au bruit peut être évaluée ou mesurée.

La mesure du bruit dans l’entreprise permet d’apprécier précisément l’exposition des salariés.

Évaluation sommaire du risque

 

On peut effectuer une évaluation sommaire du risque par des tests de communication dans le bruit, ou en utilisant des données bibliographiques.

Votre environnement de travail est-il trop bruyant ?

  • Vous devez élever la voix pour parler avec un collègue situé à 1 m ?
  • Vos oreilles bourdonnent pendant ou à la fin de votre journée de travail ?
  • De retour chez vous, après une journée de travail, vous devez augmenter le volume de votre radio ou de votre téléviseur ?
  • Vous travaillez depuis plusieurs années et vous avez des difficultés à entendre les conversations dans les lieux bruyants (cantine, restaurant…) ?

Si vous avez répondu oui à au moins une de ces questions, alors le bruit sur votre lieu de travail représente peut-être un risque pour votre santé !

L’INRS propose également plusieurs outils pour évaluer l’exposition au bruit des salariés :

Évaluer et prévenir les nuisances liées au bruit dans les open-spaces

Dans les espaces ouverts de bureaux (open-spaces), les niveaux sonores ne présentent pas de risque pour le système auditif. Cependant, certains bruits peuvent constituer une nuisance importante : conversations et activités des autres salariés, sonneries de téléphone, photocopieurs ou imprimantes, ventilation… Ces bruits non désirés perturbent les salariés, particulièrement lors des tâches nécessitant de la concentration ou une attention particulière. Ils peuvent avoir des conséquences non seulement sur le travail (déconcentration, incompréhension, erreurs…) mais également sur la santé des salariés (stress, fatigue…).

Afin d’agir sur cette nuisance, les entreprises peuvent s’appuyer sur la méthode développée dans la norme française NF ISO 22955 « Qualité acoustique des espaces de bureaux ouverts ». Ce texte de référence s’articule autour de deux dimensions : les indicateurs acoustiques (valeurs cibles ou exigées) et le ressenti des salariés. Il sert de guide pour évaluer les nuisances sonores selon l’activité particulière de l’open-space et les différentes configurations de locaux.

L’INRS a développé, en collaboration avec l’INSA de Lyon, le questionnaire GABO (gêne acoustique dans les bureaux ouverts) aujourd’hui annexé à la norme. Ce questionnaire permet de recueillir le ressenti des salariés vis-à-vis de leur environnement de travail et du bruit en particulier. Il présente le double intérêt de les associer à la démarche d’amélioration de l’espace de travail et d’objectiver leur perception vis-à-vis du bruit (type(s) de sources sonores gênantes, type(s) de tâche perturbée, échelle de sensibilité au bruit, perception de leur santé, etc.). Ce questionnaire est un outil d’analyse mais également un support de discussion pour tendre vers un environnement sonore accepté par tous.

Télécharger le questionnaire GABO et la grille d’analyse (format Excel)

Mesurage ponctuel

 

On utilise, en premier lieu, des mesures instantanées, effectuées avec un sonomètre. Ces mesures sont faites à hauteur d’oreille. On détermine ainsi les situations ou les lieux de travail les plus bruyants.

Mesure de bruit avec un sonomètre

Mesure de bruit avec un sonomètre

Cartographie

 

La cartographie est une représentation graphique des niveaux sonores dans l'espace de travail. Cette cartographie peut aussi être prévue par des logiciels en fonction des caractéristiques des locaux et des sources de bruit.

Cartographie du bruit dans un atelier

Exemple de cartographie du bruit dans un atelier

Exposimétrie

 

Pour les salariés travaillant dans les zones trop bruyantes, on réalise des mesures d’exposition suivant des méthodes normalisées (norme NF EN ISO 9612) :

  • soit à l'aide d'un exposimètre (type de sonomètre) porté par le travailleur et mesurant en continu le niveau de bruit ;
  • soit à l'aide d'un sonomètre.

Le mesurage peut être effectué à la demande de l'employeur, du CSE, du médecin du travail, voire de l'inspection du travail.

L’évaluation du risque est du ressort de l'entreprise. Cependant, en cas de mise en demeure par l'inspection du travail, il doit être effectué par un organisme accrédité par le Comité français d'accréditation (Cofrac).


Pour en savoir plus
Mis à jour le 26/10/2022