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Bruit

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  4. Effets sur la santé (rubrique sélectionnée)

Effets sur la santé

 

On considère que l'ouïe est en danger :

  • dès que l’exposition sonore quotidienne, qui représente le niveau de pression acoustique continu équivalent pondéré A rapporté à 8 h, dépasse 80 dB(A) ;
  • ou que le niveau de pression acoustique de crête, qui correspond au niveau de pression acoustique instantané pondéré C, dépasse 135 dB(C).

Le dépassement de ces valeurs peut conduire à de multiples effets sur la santé. On distingue en particulier des effets auditifs (fatigue auditive, surdité) et des effets extra-auditifs (risque d’accident, troubles cardiovasculaires et du sommeil, stress, baisse des performances cognitives…).

Effets auditifs : fatigue auditive et surdité

 

À la suite d’une exposition à un bruit intense, on peut souffrir temporairement de sifflements d’oreilles (acouphènes), de bourdonnements ainsi que d'une baisse de l'acuité auditive. Cette fatigue auditive disparaît avec le temps si aucune nouvelle exposition au bruit ne survient.

Echoscan – un outil innovant de dépistage des risques auditifs

Vidéo de présentation du dispositif Echoscan

Vidéo de présentation du dispositif Echoscan

Le dispositif Echoscan mis au point par l'INRS permet d'évaluer de façon objective les performances de l'oreille interne et de dépister précocement des salariés exposés au bruit et/ou à des produits nocifs pour l'ouïe. Facile à manipuler, tenant dans le creux de la main, Echoscan teste le fonctionnement des oreilles internes et moyennes.

Surdité

 

L'exposition prolongée à des niveaux de bruits intenses détruit peu à peu les cellules ciliées de l'oreille interne. Elle conduit progressivement à une surdité irréversible. L'exposition à certains solvants, dits ototoxiques, peut amplifier ce phénomène. Aujourd’hui, on ne sait pas soigner la surdité. L'appareillage par des prothèses auditives se contente d'amplifier les sons reçus par l’utilisateur, il n’améliore pas la fonction auditive dans son ensemble. Son efficacité reste donc limitée.

STADES DE LA SURDITÉ À L'EXPOSITION AU BRUIT
1er stade Surdité légère Le sujet ne se rend pas compte de sa perte auditive car les fréquences de la parole sont peu touchées.
2e stade Surdité moyenne Les fréquences aiguës de la conversation sont touchées, la discrimination fréquentielle est affectée. Le sujet devient "dur d'oreille" et ne comprend plus distinctement ce qui se dit.
3e stade Surdité profonde et irréversible Le sujet n’entend plus, ou très peu, ce qui se dit.*

* Il existe d'autres causes de surdités qui peuvent, dans certains cas, être opérées ou corrigées.


La surdité peut être reconnue comme une maladie professionnelle selon des critères médicaux, professionnels et administratifs bien précis, qui sont stipulés dans le tableau n° 42 des maladies professionnelles du régime général et le tableau n° 46 du régime agricole. Le tableau n° 42 a été modifié plusieurs fois, notamment en 1981 et en 2003, quand les conditions de reconnaissance ont été élargies – si bien que le nombre de surdités reconnues s'est accru brutalement dans les années qui ont suivi.

Un bruit soudain très intense, par exemple lors d'une explosion, peut entraîner une surdité brutale, totale ou partielle. L'effet de souffle peut en effet entraîner une déchirure du tympan, mais aussi des lésions des cellules de la cochlée : c’est le traumatisme sonore aigu.

Seule la surveillance de l'audition par le médecin du travail permet de faire les bilans des pertes auditives et ainsi de détecter la sensibilité d'une personne au bruit. L'INRS préconise que soit effectué un audiogramme de référence lors de la visite d'embauche (par le service de prévention et de santé au travail ou chez un médecin ORL). En effet, la connaissance antérieure de l’état de l’audition facilite le diagnostic du médecin du travail ou du médecin ORL.

Le choc acoustique

Les chocs acoustiques sont des événements électro-acoustiques rares et imprévisibles conduisant à des niveaux de bruit intenses (souvent courts) reçus dans les casques audios utilisés notamment par les opérateurs dans les centres d’appels téléphoniques. Ces dysfonctionnements proviennent généralement de mauvaises isolations (perturbations électromagnétiques / boucles de courant).

Ils conduisent parfois à des traumatismes sonores reconnus comme accident du travail (hyperacousie, décalage temporaire du seuil de l’audition).

Pour prévenir la survenue des chocs acoustiques, l’INRS recommande d’équiper tous les postes téléphoniques de matériel limitant l’exposition sonore quotidienne et instantanée en dessous des limites réglementaires.

opérateur avec un casque téléphonique

Le risque de choc acoustique concerne les opérateurs travaillant avec des casques téléphoniques

Que faire en cas de choc acoustique ?

 

En cas de survenue d’un choc acoustique, l’opérateur doit être formé pour retirer immédiatement son casque, faire constater l’incident puis raccrocher. Il faut l’envoyer immédiatement chez un médecin ORL. Pour qu’un rendez-vous chez un médecin ORL soit obtenu rapidement, il peut être utile qu’un accord ait été préalablement engagé entre l’entreprise (éventuellement via le service de prévention et de santé au travail) et un ou plusieurs médecins ORL.

En cas de lésion, une procédure de déclaration comme accident du travail  doit être engagée.En cas d’arrêt de travail dû au choc acoustique, un avis médical est nécessaire avant la reprise du travail.

Effets extras-auditifs

 

Pour connaître les effets sur l’audition d’une exposition combinée bruit et agents chimiques ototoxiques, voir la page « Bruit et substances chimiques » du dossier « Polyexpositions ».

Augmentation du risque d'accident du travail

 

Le bruit favorise le risque d'accident du travail pour plusieurs raisons :

  • le bruit exerce un effet de masque sur les signaux d'alerte ;
  • le bruit perturbe la communication verbale ;
  • le bruit détourne l'attention.

Le bruit peut aussi entraîner des effets néfastes pour d'autres fonctions que l'audition. Les effets non traumatiques du bruit se manifestent aux niveaux physiologique et émotionnel.

Troubles cardiovasculaires

 

Selon de nombreuses études, les troubles cardiovasculaires, en particulier l'hypertension, sont plus fréquents chez les travailleurs exposés au bruit. Ils ont tendance à augmenter avec l'ancienneté de ces travailleurs à un poste de travail bruyant.

Troubles du sommeil

 

L'exposition au bruit pendant le travail a des conséquences négatives sur la qualité du sommeil. Par exemple, une exposition diurne de 12 heures à 85 dB(A) provoque une réduction du nombre et de la durée des cycles de sommeil, si bien que le bruit interfère avec la fonction récupératrice du sommeil et peut entraîner une fatigue chronique. C'est d'autant plus vrai chez les personnes travaillant de nuit et devant dormir pendant la journée.

Gêne

 

La gêne liée au bruit est aussi associée à de la fatigue cognitive, à de l'insatisfaction au travail, à de l'irritabilité, à de l'anxiété, voire à de l'agressivité. Le bruit peut aussi constituer un facteur de stress au travail dans la mesure où il est chronique, imprévisible et incontrôlable.

Baisse des performances cognitives

 

Enfin, le bruit détériore la performance des travailleurs dans les tâches cognitives, surtout lorsqu'elles sollicitent la mémoire à court terme. Un niveau sonore inférieur à 55 dB(A) est acceptable pour un travail nécessitant une certaine attention.

Bruit et grossesse

 

Si le bruit peut provoquer des surdités chez les travailleuses enceintes, il pourrait représenter également un danger pour les fœtus. En effet, au cours des trois derniers mois de grossesse, l’oreille interne du fœtus est particulièrement sensible aux bruits riches en basses fréquences. Or les bruits inférieurs à 250 Hz traversent facilement les barrières naturelles qui protègent le fœtus (parois abdominales et utérines, placenta et liquide amniotique) et sont donc potentiellement dangereux pour l’audition des enfants à naître.

Polissage d’une pièce de saxophone

Outre les risques de surdité, l’exposition prolongée au bruit peut avoir de multiples effets sur l’organisme : accidents, troubles cardiovasculaires, stress…


Pour en savoir plus
Mis à jour le 26/10/2022